Petite vie de Charles de Foucauld
René Bazin
La figure de lumière de Charles de Foucauld (1858-1916), béatifié en 2005 par Benoît XVI, est un modèle très actuel d’inculturation et de mission en pays musulman. Après la biographie magistrale que lui consacra en 1921 René Bazin, parut une synthèse plus accessible enfin rééditée !
On y revit le destin exceptionnel de cet officier tour à tour explorateur, géographe, prêtre, trappiste, ermite et linguiste. Converti au catholicisme en 1886, auprès du père Huvelin à Saint-Augustin, sillonnant Maroc, Palestine, Syrie pour se fixer définitivement dans le Sahara algérien auprès des berbères et des touaregs, il y prêche l’Évangile par l’exemple, en ermite entièrement voué à son modèle unique, le Christ, et… dévoué aux populations touaregs durant plus de douze années, et publiant le premier dictionnaire touareg-français !
Son assassinat, le 1er septembre 1916, par des pillards venus de Tripoli en fait l’un des héros les plus purs de la cause chrétienne en Maghreb, il y a cent ans… déjà.
Juriste et homme de lettres, René Bazin est né à Angers en 1853. Journaliste au Figaro, au Journal des débats et à L’Écho de Paris, il est l'auteur de nombreux romans parmi lesquels La Terre qui meurt (1899), Les Oberlé (1901), et Le blé qui lève (1907).
Ses biographies demeurent des références historiques. Élu à l'Académie française en 1903, il meurt en pleine gloire littéraire le 19 juillet 1932, père d'une famille de huit enfants.
Préface du cardinal Paul Poupard, avant-propos de Nicolas René-Bazin.
Illustrations de Daniel Lordey.
Du même auteur :
Contes merveilleux
Souvenirs d'enfant
Contes et paysages de province
Magnificat
Fils de l'Église, visages de saints
Les trois peines d'un rossignol
Dans la Presse
Famille Chrétienne, n°2020, du 1 au 7 octobre 2016
Le bienheureux Charles de Foucauld est mort assassiné en 1916. Cinq années plus tard, l’écrivain René Bazin lui consacrait une épaisse biographie (Charles de Foucauld, explorateur du Maroc, ermite au Sahara) qui fait encore référence aujourd’hui. Via Romana en réédite la version quasi inédite, adaptée en 1937 par le fils de l’écrivain pour les lecteurs de plus de 10 ans. Un récit plus bref, donc, mais qui garde intacte la plume raffinée de l’académicien. Relaté avec profondeur, le parcours spirituel du saint-cyrien converti sur le tard, tout comme ses contacts avec les populations touareg, invite à la méditation et à la réflexion. En prime, une magnifique préface du cardinal Poupard.
Élisabeth Caillemer
Una Voce, n° 309, novembre - décembre 2016
Nous serons proches de la célébration du centenaire du rappel à Dieu de Charles de Foucauld, le 1"'décembre 1916, quand vous lirez ces lignes.
Il nous plaît d'honorer la mémoire de l'ermite du Sahara dont la vie passionnante est magistralement contée par le grand homme de lettres que fut René Bazin, auteur de nombreux romans tels que La Terre qui meurt (1899), Les Oberlé (1901) ou Le blé qui lève (1907) .
Écrivain catholique assumé, élu à l'académie française en 1903, père de huit enfants, il meurt en 1932.
C'est en 1921 qu'il publie chez Plon la biographie de Charles de Foucauld, explorateur du Maroc, ermite au Sahara.
En 1937, son fils, Nicolas René Bazin (1877-1940) fait paraître chez le même éditeur un condensé de l'ouvrage qu'il intitule plus sobrement : Le Père de Foucauld. Les éditions Parthénon ont pris l'initiative de le rééditer cette année du centenaire. Il compte encore près de 500 pages et une centaine d'illustrations.
Enfin les éditions Via Romana viennent d'éditer l'œuvre, cette fois vraiment réduite et plus accessible : 140 pages, mais l'essentiel y est !
L'académicien René Bazin use de sa belle maîtrise de la langue française pour nous narrer les épisodes de la vie agitée du " marabout chrétien ", béatifié par Benoît XVI en 2005.
Il serait long de relater le destin hors du commun de ce vicomte, né en Alsace, tour à tour officier, explorateur, géographe, linguiste, prêtre, trappiste, ermite.
On est bouleversé de constater comment la grâce peut agir et transformer un être qui se qualifiait lui-même ainsi : " À dix-sept ans, j'étais tout égoïsme, toute vanité, toute impiété, tout désir du mal, j'étais comme affolé ".
Les conversions sont toujours fascinantes. Celle de Charles de Foucauld n'y échappe pas. Voici comment René Bazin la décrit: " Entre le 27 et le 30 octobre (1886) l'abbé Huvelin vit entrer dans son confessionnal, à Saint-Augustin, un jeune homme qui ne s'agenouilla pas, qui se pencha seulement, et dit :
- Monsieur l'abbé, je n'ai pas la foi; je viens vous demander de m'instruire.
M. Huvelin le regarda :
- Mettez-vous à genoux, confessez-vous à Dieu : vous croirez.
- Mais je ne suis pas venu pour cela,
- Confessez-vous.
Celui qui voulait croire sentit que le pardon était pour lui la condition de la lumière. Il s'agenouilla, et confessa toute sa vie. Quand il vit se relever le pénitent absous, I'abbé reprit :
- Vous êtes à jeun?
- Oui.
- Allez communier.
Et Charles de Foucauld s'approcha aussitôt de la table sainte, et fit sa seconde première communion.
Il se sent appelé ensuite rapidement à la vie religieuse et rentre chez les trappistes. Il voyage au Maroc, en Palestine, en Syrie. Il est ordonné prêtre à Viviers en 1901. Il se fixe dans le Sahara algérien auprès des touaregs et des berbères.
L'auteur sait magnifiquement décrire avec lyrisme le cheminement de l'âme du converti.
" Comme les grands moines défricheurs, il voit déjà une civilisation nouvelle se lever pour ces pays sauvages, il est seul et il ne désespère pas : l'audace de ses vœux serait justement appelée folie, s'il était de ceux dont la confiance est humaine". L'apostolat de Charles de Foucauld est sans ambiguïté. Il est résumé dans cette phrase, extraite d'une de ses lettres: "Le seul moyen que ces peuples deviennent Français est qu'ils deviennent chrétiens ". Idée prophétique à l'époque et que le colonisateur eût dû méditer et appliquer ! Bazin partage manifestement cette conception qu'il développe sur plusieurs pages.
Relevons ces lignes qui la résument : Et si des âmes musulmanes, persuadées qu'il n'y a rien dans l'Islam qui vaille la France charitable et religieuse, en venaient à dire : " Si le disciple est ainsi, que doit être le maître ?", l'Afrique du Nord pourrait devenir un monde régénéré, une France prolongée, l'avenir assuré, et la plus haute gloire qu'une nation civilisée puisse vouloir et obtenir : la création à son image.
Or c'est une erreur de prétendre que les musulmans ne peuvent pas se convertir. Le Père de Foucauld a fondé toute sa vie d'apostolat sur la conviction contraire.
Un ouvrage à conseiller sans réserve, à offrir et à mettre entre toutes les mains à partir de 13/14 ans.
P. B.
Plaisir de lire, n°177-178, septembre-décembre 2016
Nicolas René-Bazin, le fils de René, a rassemblé les éléments essentiels de l’ouvrage de son père (dont le succès ne s’est pas démenti) dans ce petit volume, accessible à tous et qui fera tant de bien ! Cent ans après la mort de Charles de Foucauld, il était nécessaire de rééditer cette biographie qui remet en place les idées reçues sur ce saint homme dont les actes ont bien souvent été interprétés dans une fausse direction. Il retrouve ici sa véritable figure.
Pour qui ce livre ? Pour toutes les bibliothèques, à partir de 14 ans ; dans un beau format avec des illustrations au crayon, sobres mais agréables.
Action Familiale et Scolaire, n°248, décembre 2016
Évidemment, c'est l'année où il faut publier sur le Bienheureux Charles de Foucauld, assassiné le 1er décembre 1916 à Tamanrasset. Mais de là à se précipiter auprès de deux éditeurs pour parler du même livre de René Bazin, écrit en 1921, il y a peut-être une marge !
Nous avons reçu celui des Éditions Parthénon : Charles de Foucauld, explorateur, ermite au Sahara, sans préface, sobre mais bien documenté (en particulier sur son exploration du Maroc, que les spécialistes ont admirée), avec beaucoup de photos et une petite carte du Maroc. À la place d'une préface, on trouvera une dizaine de pages sur l'auteur.
Le second, chez Via Romana, s'intitule Petite vie de Charles de Foucauld, avec couverture illustrée en couleurs. Il comporte une préface du cardinal Poupard, sans photo, mais deux cartes, une petite du Maroc (pour l'explorateur) et une plus centrée sur l'Algérie et le Sahara, avec des illustrations, aux extrémités des chapitres.
Alors, disons que si le livre édité par Via Romana est plus aéré et peut-être plus accessible aux jeunes lecteurs, les adultes seront plus attirés par le livre des éditions Parthénon, qui donne beaucoup plus de détails. Dans les deux cas, bien évidemment, on y retrouve les principales étapes de sa vie: sa naissance à Strasbourg en 1858, sa jeunesse, malheureuse dans la mesure où Charles perdit sa mère, puis son père à l'âge de 6 ans. Il fut donc élevé avec sa sœur Marie par son grand-père de 70 ans à l'époque, trop indulgent bien que colonel en retraite et qu'on aurait imaginé plus ferme devant les colères de Charles. La guerre de 1870 les chassa d'Alsace pour la Suisse et Nancy, en 1872. C'est alors que, laissé à lui-même, il perdit la foi. Mais "j'ai retiré de cet internat une si profonde estime pour les Jésuites que, même au temps où j'avais le moins de respect pour notre sainte religion, j'en conservais toujours une très profonde pour les religieux et ce n'est pas un petit bien."
Nous passerons rapidement sur sa vie militaire, depuis son admission à St Cyr en 1876, où il mena grand train et eut une vie très dévergondée, mais frustrante. En 1882, son extraordinaire expédition, scientifique et sociologique, au Maroc décida de son engouement pour l'Afrique du Nord, le désert surtout.
Sa conversion "miraculeuse" fut commencée, comme chacun sait, chez sa tante où il rencontre l'abbé Huvelin, né en 1838, homme très humble, très simple, très homme d'oraison et de mysticisme. Après des essais infructueux à la Trappe, Charles voyage en Terre sainte, il entre en retraite en 1900 à Notre-Dame des Neiges, près de St Laurent des Bains, en Ardèche. Il est ordonné prêtre en juin 1901 et demande aussitôt à partir pour le Sahara.
Les Éditions Parthenon vont alors nous faire vivre, sur presque 300 pages, les détails d'une vie d'ermite (et de catholique français patriote), jusqu'à ce fatal jour du 1er décembre, où une vingtaine de fellagas voulurent prendre le marabout comme otage, tout en pillant le fort Motylinski. Ils recrutèrent quelques Harratins, parmi ceux-là même que le Père soignait, en particulier un cultivateur nommé El Madani. Le Père ouvrit la porte à celui qui avait répondu être le postier de Motylinski. On lira les dépositions du domestique noir, Paul, pour terminer par cette panique qui prit les Touaregs à I'annonce de l'arrivée des militaires du fort. Le gardien du Père eut probablement peur et se débarrassa ainsi de son captif en le tuant à bout portant. Voilà la récompense que reçut le Père pour s'être dévoué pour ces populations perdues dans le désert.
En conclusion, nous recommandons le livre de Parthénon pour les adultes et proposons celui de Via Romana plutôt pour les jeunes de 12 à 16 ans.
JdS
Fiche technique
- Couverture
- souple
- Date de parution
- août 2016
- Dimensions
- 14,8 x 21 cm
- Pages
- 140