Une Âme en quête de la Vérité
Michèle Reboul
Fille d’un officier de marine héros de la Résistance entré dans les Forces navales françaises libres (FNFL), Michèle Reboul livre un témoignage précieux sur sa vie, son parcours, ses amitiés et sa reconversion au christianisme dont les enjeux reflètent et éclairent singulièrement l’histoire intellectuelle et spirituelle de notre XXe siècle.
Confrontée au mal dès son enfance, elle perdit la foi en voyant en Égypte les têtes décapitées des religieuses de son école. Mais elle est habitée par l’amour de la Vérité et le désir de la connaître. Elle entreprend sa quête à travers les philosophies qu’elle enseigne et dans les religions, étudiant le soufisme auprès d’Henry Corbin et le bouddhisme à travers la Soka Gakaï ou la Méditation Transcendantale. Autobiographie humaine et spirituelle, ces Mémoires évoquent les nombreuses relations et amitiés qui guident l’auteur dans sa recherche de la Vérité : son élève Christophe Lebreton, futur martyr de Tibhirine, les poètes Philippe Soupault et Henri Michaux, les pères Maurice Zundel et Michel-Louis Guérard des Lauriers, le père Jean Carmignac, traducteur des manuscrits de Qumrân, Marthe Robin, et surtout Jean Guitton dont elle fut la collaboratrice. Michèle Reboul fait également part de son expérience de journaliste, notamment comme chroniqueur religieux au Figaro.
Dans le sillage d’un cheminement intérieur, nous assistons ici à l’éclosion et à l’envol d’une âme, amante de la Vérité et de l’Amour de Dieu, tournée vers Celui qui est la Voie, la Vérité et la Vie : Jésus-Christ, le Sauveur, son Sauveur.
Michèle Reboul, après douze ans d’enseignement de la philosophie, est devenue journaliste dans l’information religieuse : chroniques au Figaro et actualité religieuse dans la presse.
Sociétaire des Écrivains catholiques, elle a fait paraître un livre d’entretiens avec Jean Guitton, Le temps d’une vie (Retz-Centurion), et L’Invisible Infini (F.X. de Guibert).
Du même auteur :
L'Immaculée Conception, Clé de voûte de la Création
Dans la presse
Valeurs actuelles, 19 novembre 2020
Cette autobiographie intellectuelle et spirituelle nous offre le panorama d’une époque au miroir d’une âme. Professeur de philosophie, puis journaliste chargée des questions religieuses, l’auteur a connu les questionnements et les errances de sa génération, avant de retrouver le Dieu de son enfance, la Vérité qui est en quête de nous, et l’Église livrée aux soubresauts de l’après-concile. De beaux portraits de ceux qu’elle a rencontrés, diversement lumineux (Maurice Zundel, Jean Carmignac, Mgr Lefebvre, Jean Guitton).
Philippe Barthelet
Présent, n°9780, samedi 9 janvier 2021
Michèle Reboul est certainement connue de bon nombre des lecteurs de Présent qui auront lu dans les années 1997-2001 ses articles dans Le Figaro et Monde & Vie, notamment. Ces textes, réunis en un volume sous le titre de L’Invisible Infini (2004), constituent un précieux témoignage sur une époque, principalement pour ce qui est des questions religieuses et plus particulièrement de la crise qui secouait alors la vie de l’Eglise.
En 2018, la journaliste a publié une somme consacrée à la théologie mariale, L’Immaculée Conception - Clé de voûte de la Création (Via Romana), dont on trouve déjà les linéaments dans nombre d’articles rédigés précédemment par Michèle Reboul. Cet ouvrage de plus de 500 pages devrait figurer dans la bibliothèque de toute famille attachée à la tradition catholique et aux dogmes mariaux. Il peut être lu parallèlement à celui du R.P. Guy Touton, o.p., Marie au plus près des Écritures et dans la Tradition (Artège). Le terme de somme n’est pas exagéré pour cet important livre de plus de 500 pages qui passent en revue les différents aspects du mystère marial dans un regard contemplatif. Dans son numéro du 16 novembre 2018, Présent avait brièvement présenté ces pages lors de leur parution. D’innombrables citations, tirées de la patristique, des saints et des enseignements pontificaux, viennent enrichir ces chapitres qui éclairent la foi et nourrissent la vie intérieure. Ce volume restera certainement l’œuvre maîtresse de son auteur.
Michèle Reboul est née au début de la Seconde Guerre mondiale à Beyrouth où son père, Gabriel Reboul, officier de marine, était « engagé volontaire dans les Forces navales françaises libres » et où sa mère décodait les messages chiffrés. Une longue carrière consacrée à la mer conduira Gabriel Reboul des Messageries maritimes, dans les années 1920, à la Compagnie du canal de Suez à Port-Saïd et, de 1948 à 1956, à Ismaïlia, comme chef du transit jusqu’à la nationalisation du canal et les événements tragiques qui l’ont entourée.
Sa mère, Paule, née au Caire où elle fut scolarisée au pensionnat du Sacré-Cœur, appartenait à la grande famille libanaise Debbané dont on peut encore visiter l’imposante demeure à Saïda, au sud de Beyrouth, et dont le grand-père fut consul du Brésil au Caire. Un aïeul, Miguel Debbané, fit bâtir à Alexandrie une église dédiée à Saint Pierre d’Alcantara, patron de l’empereur du Brésil Pedro II, église ornée de belles icônes et qui existe toujours dans la rue portant le nom de la famille.
Souvenirs d’une époque pas si lointaine mais engloutie, où la France laissait son empreinte culturelle et religieuse autour de la Méditerranée qui aurait pu devenir à nouveau Mare Nostrum. Mais ce monde, dans le sillage de l’affreuse guerre civile européenne, était en voie d’effondrement. Michèle Reboul raconte avec bonheur ces années sur le canal mais également les tragiques événements qui vont entraîner le départ de la communauté française et de sa famille. Ces bouleversements marqueront profondément la jeune Michèle qui, à dix ans, doit fuir son école tenue par les Filles de la charité, alors que la foule haineuse y met le feu et parade avec les têtes décapitées des religieuses en cornette plantées sur des piques. Cette vision va altérer la santé de la fillette et lui faire perdre la foi. « Ma maladie n’était pas due seulement à l’effroi devant la haine et à la peine devant la mort de mes professeurs, les religieuses décapitées : c’était une maladie de l’âme […]. Comment le Bon Dieu […] qui est à la fois bon et tout-puissant peut-il permettre le mal ? »
Une longue quête de la vérité
Elle retrouvera la foi seulement à l’âge de 36 ans, à la suite d’une longue et douloureuse quête marquée par une soif de vérité que seul son retour à l’Eglise et à la sainte messe permettra d’étancher.
Des études de philosophie et une carrière dans le journalisme, principalement au Figaro et à Monde & Vie, placent sur ce chemin chaotique une foule de personnalités dont l’auteur nous dresse les portraits et nous rapporte mille anecdotes au service de l’histoire de ces années de profonds bouleversements. Elle fréquentera, notamment, Vladimir Jankélévitch, Claude Tresmontant, Louis Pauwels, Jean Madiran qui lui proposera une collaboration avec Présent, mais ce seront d’autres rencontres qui lui traceront le chemin du retour à la foi. L’abbé Maurice Zundel, vicaire à l’église du Sacré-Cœur à Lausanne, rencontré en 1965, commencera de lever les objections qui lui avaient fait perdre la foi en lui disant : « Dieu n’est pas responsable du mal. Le Christ en est la première victime. ».
En janvier 1978, la rencontre avec Jean Marty, « l’homme qui a changé ma vie », ouvrira la porte du retour à la foi et à la messe. Ensuite, la fréquentation du père Carmignac, de Geneviève de Sainte-Preuve, du père Guérard des Lauriers et de Mgr Marcel Lefebvre fera d’elle le mousquetaire qui mettra sa plume au service de la tradition catholique, de la défense de la liturgie tridentine et du catéchisme. Michèle Reboul porte à notre connaissance ses échanges avec le fondateur de la FSSPX et plus particulièrement ceux en lien avec la décision de sacrer des évêques.
Des pages intéressantes sont consacrées à Jean Guitton, dont l’auteur a été la collaboratrice, et à Paul VI mais, au-delà de ces témoignages utiles à la compréhension de ces années houleuses, l’on retiendra la longue ascension d’une âme assoiffée de Dieu dont la méditation contemplative va s’épanouir dans L’Immaculée Conception - Clé de voûte de la Création dont elle nous a fait cadeau.
Christian Bless
Fiche technique
- Couverture
- souple
- Date de parution
- octobre 2020
- Dimensions
- 16 x 24 cm
- Pages
- 282