Cinq portraits
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Cinq portraits

Jean de Viguerie

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   Il existe plusieurs façons d’aborder l’œuvre de Jean de Viguerie : celle de l’histoire des idées, avec Les deux patries, ou via le chemin de l’autobiographie avec Le Passé ne meurt pas. Il en existe enfin une troisième à travers le conférencier. Ceux qui eurent le privilège de l’entendre se remémorent toute la richesse de ses interventions, dans lesquelles on appréciait les ressorts de son œuvre.
   À l’exception du texte sur la religion de Colbert, ces cinq portraits intellectuels furent des conférences : saint Benoît-Joseph Labre, figure ascétique et mystique, Mgr Cazaux, évêque combattant pour l’école libre, André Chénier, poète d’un siècle rationaliste, Montesquieu, précurseur de la « vertu » révolutionnaire.
   Jean de Viguerie s’enregistrait avant de parler afin d’améliorer sa diction, maîtriser sa vitesse d’élocution ou aiguiser sa capacité à convaincre.  L’auteur avait été marqué par l’art oratoire de René Benjamin, académicien des années 1920, qui nous a laissé de ses 1200 conférences un seul petit livre très drôle : La Table et le verre d’eau.
   Jean de Viguerie a développé toutes les palettes de l’histoire de ces XVIIe et XVIIIe siècles qu’il connaissait si bien. Ces textes sont autant de pépites inédites et posthumes du grand historien.

   Jean de Viguerie (1935-2019) fut professeur des universités. Il est l’auteur de nombreux ouvrages portant sur les XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi que sur la période révolutionnaire, notamment Le sacrifice du soir : Madame Élisabeth (Le Cerf, 2011), et Histoire et dictionnaire du temps des Lumières (R. Laffont, coll. “Bouquins”, 2005).

Dans la presse

Politique Magazine, n° 218, novembre 2022

La Postérité d’un historien

    Les étudiants en histoire, à la fin des années 1990, ont découvert l'historien Jean de Viguerie par son Dictionnaire du temps des Lumières qui, chez les modernistes - ceux qui scrutent l'Ancien Régime, pas ceux qui ont oublié la messe traditionnelle -, fait toujours autorité.
    Il existe chez Viguerie un autre historien caché derrière la figure du recteur d'Université au col un peu empesé : c'est ce contempteur des idées des Lumières, dont la clairvoyance et la vivacité d'esprit restent un exemple pour les étudiants d'aujourd'hui.
    Formé à la philosophie réaliste et thomiste à Toulouse par Louis Jugnet, Jean de Viguerie a été marqué par l'importance, en histoire, du mouvement des idées. Dès 1976, lorsqu'il publie sa thèse, l'historien découvre l'influence du cartésianisme, à partir de 1711, dans les cahiers des élèves qui suivent l'enseignement des pères de la Doctrine chrétienne.
    Scrutant le XIXe siècle, on lui doit le concept de patrie révolutionnaire, qui, se substituant à la traditionnelle patrie charnelle, prend la force d'une utopie idéologique. Comme tous les chercheurs de haut niveau, il tient là sa grande découverte.
    Trois ans après sa mort, Via Romana décide de redécouvrir son œuvre. Rééditer ses livres ? Ses biographies comme Madame Élisabeth ou son essai Les deux Patries sont disponibles et lus. Réunir quelques articles savants ? Certains, et parmi les meilleurs, ont donné des recueils de textes (Itinéraire d'un historien).
    C'est moins connu, mais Jean de Viguerie a été un conférencier talentueux qui, de Notre-Dame de Paris à la Mutualité, de Fontevraud à Fanjeaux, a su marquer son auditoire à chacune de ses interventions. Avec plus ou moins de bonheur, puisqu'au Sénat, il parle devant un Poher assoupi alors qu'à la Mutualité, il est ovationné par plus de mille auditeurs.
    On retrouve la qualité du conférencier qu'on croirait entendre dans les Cinq portraits que vient de publier Via Romana. Toutes les facettes de l'historien y sont présentes : la spiritualité avec son portrait du saint mendiant Benoît Labre, l'histoire littéraire avec André Chénier, né dans un siècle sans poésie. L'histoire de l'éducation, à travers l'épopée de Monseigneur Cazaux pour la défense de l'école libre. Et enfin l'histoire des idées, où Jean de Viguerie donne toute sa mesure. On y découvre que Montesquieu inspira directement Robespierre par sa notion de vertu politique, qui, loin d'être une vertu ordonnée à la morale, n'est autre que l'amour de l'égalité. Viguerie, dans chacun de ces portraits, dépasse la description conventionnelle pour toucher à l'esprit de son sujet. Ce livre est donc un grand plaisir de lecture.
    On espère que parmi les conférences données devant les Dominicaines de Fanjeaux pendant un quart de siècle, d'autres textes seront publiés et continueront à nourrir l'intérêt que l'on porte à ce grand historien.
Rémi Perrin

978-2-37271-211-8
30 Produits

Fiche technique

Couverture
souple
Date de parution
septembre 2022
Dimensions
13,5 x 20,5 cm
Pages
103