Le martyre oublié des chrétiens chaldéens
Jean Monneret
Les persécutions anti-chrétiennes jalonnent l’actualité des cinq continents, et l’on oublie souvent outre arméniens, coptes et chrétiens du Maghreb islamique, le sort des chrétiens de Turquie. Déportations, massacres émigration forcée, beaucoup d’entre eux ont trouvé refuge en France où ils continuent de témoigner de leur foi et de leurs traditions.
Jean Monneret les a rencontrés, écoutés et s’est attaché ici à mettre en valeur l’histoire glorieuse et tragique de ces populations chrétiennes de Mésopotamie. Une enquête humaine et spirituelle bouleversante sur ce génocide silencieux.
Né à Alger, Jean Monneret est Docteur en Histoire et diplômé de l’Institut national des langues orientales. Après de nombreux ouvrages et articles consacrés à la Guerre d’Algérie et aux problèmes politiques du Maghreb, il s’est penché sur les épreuves des chrétiens d’Orient. Une communauté catholique mal connue est présentée ici avec son histoire et l’analyse de son destin particulier et tragique.
Du même auteur :
Histoire cachée du Parti communiste algérien
Dans la presse
Site Riposte catholique, 29 mai 2012
Docteur en Histoire et diplômé de l’Institut national des langues orientales, Jean Moneret, spécialiste par ailleurs de l’Algérie où il est né, était certainement l’un des mieux placés pour écrire sur Le martyre oublié des chrétiens chaldéens. C’est là le titre de son dernier livre.
On oublie trop selon lui le sort des chrétiens de Turquie, ce qu’il appelle le « génocide silencieux ». Il a rencontré ces chrétiens persécutés, et parfois exilés et il retrace dans ce livre attachant cette histoire tragique dont la chronologie s’enracine à l’époque des Apôtres et se déroule jusqu’à aujourd’hui.
C’est un livre fondé sur les rencontres avec Meske, Paoulès, David, Milkiya, Gabriel, Savo, Shamiramis, Jean-Paul, et Mgr Yousif. Un ouvrage fort, direct, sans apprêt qui veut seulement nous ouvrir les yeux sur une réalité trop méconnue parce qu’elle dérange des politiques et conforte des a priori.
Victor Scribe
Catholica, n° 116, été 2012
Très intéressant petit livre d’entretiens, réalisés par un historien spécialiste de l’Algérie et du monde arabe, avec neuf catholiques chaldéens réfugiés en France (ou nés dans des familles réfugiées) pour fuir les mauvais traitements auxquels ils sont soumis en Turquie. Les personnes interrogées sont diverses mais leurs témoignages sont concordants. Tout d’abord, leurs communautés d’origine, qui n’ont pas toutes été pour le moment exposées au même « nettoyage ethnique », ont conservé une très forte culture traditionnelle, fondée sur la langue (araméenne) et une grande assiduité religieuse (messe quotidienne, catéchisme également quotidien). Ensuite une donnée générale : l’équilibre relatif entre minorités chrétiennes et majorité musulmane turque ou kurde a toujours été difficile, mais rendu possible par la supériorité culturelle et la valeur technique des Chaldéens, mais seulement jusqu’au début des années 1970, moment à partir duquel l’OCI (Organisation de la Conférence islamique) a lancé un mouvement de reprise de l’Islam ; dès lors les pressions et expressions de mépris se sont accrues jusqu’à la persécution. Il faut noter cependant que les vexations sont également venues de l’armée turque (laïciste) et du PKK, le mouvement insurrectionnel marxiste du Kurdistan. Enfin, bien qu’ils aient généralement très vite réussi à s’adapter en France, dont l’accueil leur est apparu très favorable en comparaison de leur lieu d’origine – plus chanceux en cela que les « repliés » d’Algérie en 1962, ce dont on ne peut que se réjouir – les Chaldéens souffrent de l’éloignement et désirent fortement repartir chez eux si les circonstances le permettent. La postface de J. Monneret tire les leçons de tout ce que ces témoins ont dit de la dure condition des dhimmis à laquelle bien des Français se préparent d’avance comme en chantant. L’auteur reproduit en outre une lettre de l’ambassadeur des États-Unis à Paris, diffusée par Wikileaks, qui en dit long sur l’action déstabilisatrice menée par « nos amis américains » sur le sol français, en faveur de l’implantation musulmane.
B.D.
L’Homme nouveau, n° 1522 du 14 juillet 2012
Docteur en Histoire, Jean Monneret souhaitait mieux connaître ces chrétiens d’Orient dont le sort est régulièrement évoqué à l’occasion des violences qu’ils subissent dans leurs pays.
Pour cela, il est allé à la rencontre de chaldéens résidant à Paris et ses environs, recueillant leurs témoignages qu’il a regroupés dans cet essai. À l’auteur, ces catholiques, qui ont conservé dans leur liturgie l’araméen, langue que parlait le Christ, racontent comment ils ont dû s’arracher à leurs terres natales de Turquie et d’Irak pour échapper à des situations intenables, faites d’humiliations, de servitudes et de persécutions. Ces récits touchants, situés dans les contextes historiques et actuels, sont également enrichis par le regard ecclésial de Mgr Petrus Yousif, vicaire patriarcal chaldéen de France, et par une série d’annexes qui aident à prendre conscience aussi bien de l’apport de cette Église à la chrétienté que de la grâce du martyre qui accompagne son itinéraire terrestre depuis le début jusqu’à nos jours.
Annie Laurent
Famille chrétienne, n° 1801 du 21 au 27 juillet 2012
Chaldéens en exil
Ils sont pour la plupart originaires de l’est de la Turquie, mais ils ne sont ni turcs ni kurdes. Ils sont chrétiens comme nous, ou peu s’en faut. Ce sont les Chaldéens. Eux aussi, en 1915, ont payé leur foi de leur vie. Une poignée d’entre eux habitent en France, essentiellement en banlieue parisienne, que Jean Monneret est allé visiter. Tour à tour, Meske, David, Milkiya, Gabriel, Shamiramis, Jean-Paul, sans oublier Mgr Petrus Yousif, vicaire du patriarche chaldéen en France, témoignent de leur parcours. Ces déracinés expliquent comment ils cherchent à tout prix à transmettre leur culture, leur foi, leurs traditions, malgré le massacres, malgré la turquisation de leur nom (depuis 1934), malgré l’instruction musulmane obligatoire dans les écoles (depuis 1980), malgré l’exil. « Admirons ceux qui possèdent ce bien aussi précieux que rare aujourd’hui : la ténacité », résume l’auteur.
Charles-Henri d’Andigné
Nouvelle Revue d’Histoire, n° 62, septembre-octobre 2012
On sait la part prise par Jean Monneret dans le travail historique accompli à propos de la guerre d’Algérie. Celui qui a tiré de l’oubli les massacres perpétrés contre les Européens à Oran en juillet 1962 s’est également intéressé au sort des chrétiens d’Orient, plus précisément à celui des catholiques chaldéens installés dans l’ancienne Mésopotamie ottomane ou dans l’est de l’Asie mineure. Regroupant une dizaine de témoignages recueillis auprès de réfugiés, il présente un tableau accablant des discriminations et des persécutions affectant ces chrétiens, dont le sort ne semble guère « interpeller » les professionnels du droit-de-l’hommisme à sens unique, en dépit de ce que révèle la situation en Irak, en Libye ou en Égypte.
Jacques Berrel
La Nef, n° 240, septembre 2012
Les Chaldéens (situés en Turquie et en Irak) subissent de sévères persécutions dans une indifférence assez générale. L’auteur est allé à leur rencontre en France et rapporte leurs témoignages en rappelant d’abord leur histoire, glorieuse et tragique. Un livre poignant pour mieux comprendre.
P.K.
Politique magazine, n° 110, septembre 2012
Histoire singulière des chrétiens chaldéens
Ce petit livre est une merveille d’enquête journalistique. Il faut le lire. Jean Monneret connaît l’islam ; sa vie personnelle l’a amené à réfléchir sur toutes les questions que pose l’islam et dans toutes les sortes de pays. Dans cette enquête, extrêmement précise, il révèle la situation des chrétiens chaldéens, leur tragédie historique. Il est allé les interroger dans leur exil français, à Sarcelles, à Villiers-le-Bel, à Gonesse : ils lui ont présenté leur famille, raconté leur histoire. Histoire d’un long martyre sous domination arabe, turque, kurde, ponctuée de massacres horribles. Et pourtant ces Chaldéens portent dans leur gène et leur tradition une des plus anciennes et des plus prestigieuses civilisations de l’humanité. Leur langue liturgique est encore le vieux syriaque, dérivé de l’araméen. Ils sont les héritiers des Mésopotamiens ; ils se sont convertis au christianisme dès les premiers siècles de l’ère chrétienne. Des églises florissantes sont nées de cette conversion, aux rites aussi riches que divers. Jean Monneret replace dans l’histoire générale cette histoire singulière, oubliée et tout simplement méconnue. Des notes, des annexes, des chronologies, des glossaires rendent accessibles cette enquête qui se révèle, sous sa forme vivante et brève, une étude aussi complète que passionnante.
Hilaire de Crémiers
Fiche technique
- Couverture
- souple
- Date de parution
- mai 2012
- Dimensions
- 13.5 x 20.5 cm
- Pages
- 154