Zosime aux liens
Cyril Farret d'Astiès
Ce recueil dépeint le curieux monde qui est le nôtre à travers huit nouvelles. Tantôt macro-historiques, tantôt micro-historiques, elles s’intéressent à notre civilisation par les deux bouts de la lorgnette.
Ce que j’écris, c’est le réel. Et si j’essaie d’en rire, c’est que tout cela n’est finalement pas très sérieux, car tout dépend de l’empreinte que nous voulons bien laisser à cette société postmoderne.
Ce que je veux dire au lecteur ? C’est qu’il est temps de tourner le dos à nos tyrans, à un monde qui n’offre pour tout horizon que celui des zones commerciales, des applications mobiles, des aires d’autoroutes et du cheeseburger.
Assez perdu de temps ! Il est juste de retourner à ce qui compte vraiment : l’omelette aux cèpes et la dalmatique espagnole !
Le reste, bientôt, s’écroulera.
Né sous Paul VI, Cyril Farret d’Astiès est père de famille nombreuse. Après avoir été garagiste dans le sud de la France, il travaille désormais pour un service d'information d'un ministère régalien. Il profite de ce perchoir pour observer la curieuse époque qui est la nôtre. Après Balade buissonnière pour un maréchal défunt, publié sous pseudonyme en 2011, il livre avec Zosime aux liens un premier recueil de nouvelles.
Dans la presse
Présent, n°8578, vendredi 1er avril 2016
Vous trouvez agaçant – pour ne pas dire plus – d’être entouré de zombies écouteurs aux oreilles dès que vous sortez de chez vous, que ce soit dans la rue ou dans les transports en commun ? Un des nombreux signes de l’état du monde tel qu’il ne va pas... Or la meilleure des réactions est de savoir rire de ce qui nous irrite : c’est donc ce que propose Cyril Farret d’Astiès dans un surprenant recueil de nouvelles.
Vous y trouverez pêle-mêle un petit goût de Jacques Perret – ce qui n’est pas un mince compliment ! – dans Alexandre l’explorateur (qui donc a prétendu que le Français n’avait pas la tête épique ?), une sorte d’illustration du thème du dernier hors série de votre quotidien préféré – d’ailleurs cité au cours des pages – « le mensonge médiatique », un savoureux pastiche de Zemmour, et bien d’autres morceaux de choix qui prouvent l’acuité du regard et de la plume de l’auteur.
La dictature de la langue vide de sens utilisée par les journalistes et les « communicants » se trouve au passage épinglée avec alacrité. Citons : « Un conseiller Enjeux globaux du service diplomatique de l’Elysée avait trouvé la formule : Ensemble, demain, le monde. C’était creux. C’était fat. C’était bien. »
La nouvelle qui donne son titre au volume imagine l’élection du prochain pape. C’est la plus attachante, ravissante au sens propre du terme, en tout cas pour son héros. Puisse Cyril Farret d’Astier se montrer prophète dans ces pages, c’est le bien que nous nous souhaitons ! ANNE LE PAPE
Politique Magazine, 7 mai 2016
Les bons romanciers se font rares, les nouvellistes aussi. Plus rares encore ceux qui, renonçant à attirer l’attention bienveillante d’une presse définitivement acquise à toutes les turpitudes de nos dérives sociétales et soumise à la bien pensance obligatoire, osent dire haut et fort que le monde actuel marche sur la tête et que tout y va de mal en pis.
Cyril Farret d’Astiès l’ose. En huit nouvelles, bien écrites, bien pensées surtout, férocement lucides en même temps qu’empreintes d’une charité vraie, il souligne l’insondable démence du monde qui nous entoure et l’incroyable triomphe de l’inversion des valeurs. Voilà quelques années encore, l’on aurait ri si quelque amateur de politique fiction avait osé imaginer le dixième des situations délirantes, ubuesques et féroces mises en scène dans ces pages. Or, tout y est vrai. L’incroyable univers dans lequel se meuvent les personnages, c’est le nôtre. Et, sauf exception, chacun semble s’en accommoder.
Vous croiserez au hasard de ces pages, souvent jubilatoires, un « Président normal » qu’un fâcheux accident de vélomoteur, « à l’heure du laitier », met dans une situation impossible ; un étudiant de Sciences-Po aux dents très longues et à l’avenir très court ; un paysan gersois décidé à purger son village d’une curiosité médiatique insupportable et insultante ; une militante socialiste qui, s’étant préparée un avenir de cauchemar, est tout étonnée de le rencontrer ; un survivaliste américain victime des cacahuètes et, surtout, Zosime II, ce pape africain si longuement espéré par les donneurs de leçons athées de la planète entière mais qui ne correspond pas du tout à ce que la gouvernance mondiale attendait de lui …
Face à ce délire généralisé, reste Dieu, et sa Providence. En attendant le miracle, qui finira bien par arriver, et peut-être plus tôt que nous le croyons, lisez Cyril Farret d’Astiès. Il n’a pas son pareil pour dégonfler les baudruches idéologiques et vous ramener à l’essentiel : « l’omelette aux cèpes et la dalmatique espagnole. » Anne Bernet
Action Familiale et Scolaire, n°265, octobre 2019
Après avoir écrit, sous pseudonyme, le roman Ballade buissonnière pour un maréchal défunt[1], l’auteur livre ici son deuxième ouvrage composé de huit nouvelles. Les thèmes variés qu’il aborde avec humour et perspicacité se rapportent à l’actualité récente ou à des faits de sociétés. D’une réunion du G20 à l’élection d’un nouveau pape et à la guerre en Libye, des (més)aventures d’un président français à celle d’un survivaliste nord-américain, l’auteur promène son regard affûté sur le monde qui nous entoure et en dévoile les absurdités.
Cyril Farret d’Astiès possède un talent de conteur indéniable et rassasie le lecteur d’un bout à l’autre de l’ouvrage. Avec beaucoup d’à-propos, il aborde des sujets profonds qui permettent de réfléchir (voire même de méditer) sur l’évolution de la société. Voici ce qu’il écrit dans sa nouvelle racontant comment un petit village français ayant "mal voté" devient la cible des journalistes :
À Paris, les idées des comités de rédaction étaient tout à fait claires : il fallait montrer que plus un Français est coupé des réalités du monde global, plus il est enclin à sombrer dans le racisme le plus vichyste. Il fallait prouver que la consommation de vin blanc et de saucisson conduit automatiquement au repli identitaire. Il fallait établir que plus un Français est de souche, plus il est disposé à faire le lit des thèses rances de la droite égoïste et rurale. Il fallait confirmer que moins le peuple est éduqué, plus il est disposé à se replier sur ses coutumes ancestrales.
Et dans sa nouvelle sur l’élection du pape Zosime II, il nous livre une analyse politique pertinente :
Le souverain pontife est élu par un collège et non désigné par une intervention divine. (…) Le système a connu quelques ratés plus ou moins retentissants au cours de l’Histoire, mais il faut lui reconnaître un certain bonheur général si l’on s’attache à la proportion de saints, de bienheureux et de vénérables qui composent la longue liste. Certains voudraient y discerner la canonisation du principe d’élection. C’est un peu culotté, et l’on aimerait voir les États modernes procéder ainsi à la désignation de leurs leaders : par vote secret d’une aristocratie, sans campagne, sans parti et sans suffrage universel, au profit d’un souverain à vie, concentrant en ses mains les pouvoirs législatif, exécutif, judiciaire et même spirituel. À ce prix, et à ce prix seulement, le principe démocratique et l’idée du ralliement pourraient être renégociés.
Voici donc un ouvrage qu’il faut dès à présent acquérir en vue des prochaines lectures de vacances : un très bon moment garanti !
AL
[1] voir recension dans la revue de l'AFS n° 264
Fiche technique
- Couverture
- souple
- Date de parution
- mars 2016
- Dimensions
- 13,5 x 20,5 cm
- Pages
- 232