Chesteron face au protestantisme
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Chesterton face au protestantisme

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   Au cœur de l’enthousiasme agitant une partie des chrétiens lors des célébrations des cinq cents ans de la Réforme, il est judicieux d’inviter à la fête un témoin anglais de poids, plus autorisé à prendre part à un tel anniversaire puisque ancien protestant libéral antidogmatique, successivement unitarien, moderniste, agnostique, anglican, anglo-catholique (en somme tout ce que le protestantisme a su exprimer en ses multiples mutations), devenu farouchement catholique. Témoin considérable certes, mais aussi viscéralement drôle, quand bien même la gravité de son parcours peut parfois gâcher les sourires d’une commémoration.
   Le génie dérangeant de Chesterton n’a pas besoin d’avocat pour se défendre. Il le fait seul, et d’une manière constamment paradoxale, quitte à nous arracher à nos léthargies intellectuelles. L’on apprécie ici particulièrement les introductions, remarques et commentaires de Wojciech Golonka, au goût d’un lecteur avisé ou non.

   Wojciech Golonka est né en 1984. Il est titulaire d’une thèse en philosophie soutenue en 2013 à l’Université Jagellonne à Cracovie. Sa recherche se concentre sur le thomisme et la philosophie catholique au XXe siècle. Dans ses temps libres il communique sa passion de l’histoire en tant que guide dans la Mine de sel de Wieliczka, un site de l’Unesco.
   Ancien enseignant et vice-recteur à l’Institut Universitaire Saint-Pie X à Paris (2010-2014), il a dirigé plusieurs traductions des écrits de Chesterton d’anglais en français. Sa thèse a été publiée en 2016 par les Éditions du Cerf sous le titre Gilbert Keith Chesterton : portrait philosophique d’un écrivain 1874-1936.

Dans la presse

Présent, vendredi 14 juin 2019


   CEUX QUI ONT FRÉQUENTÉ un tant soit peu l’oeuvre (multiple et foisonnante) de Gilbert Keith Chesterton savent que sa figure de stylefavorite est le paradoxe, comme révélateur d’une vérité cachée (ou, au contraire, tellement évidente qu’on ne la remarque plus).
   Mais Chesterton est un homme qui a poussé cet amour du paradoxe à un point extrême, puisqu’il l’a pratiqué dans sa propre vie, et pour le sujet le plus important à ses yeux, à savoir la religion, la foi. Il a en effet rédigé des livres magnifiques contre les hérésies de son époque et en faveur de la foi catholique, de l’Eglise catholique, de la morale catholique… alors qu’il n’était pas lui-même (encore) catholique de pratique ! Il publia par exemple Hérétiques en 1905 et Orthodoxie en 1908, mais n’entra dans l’Eglise catholique que le 30 juillet 1922.
   Son incroyable intuition fit qu’il comprit les vérités catholiques dans leur sens obvie et authentique, aussi bien que dans leurs rapports nécessaires, alors qu’il n’avait pas encore fait le pas de la pratique effective, pour diverses raisons. Il y a en effet chez lui une appréhension comme spontanée de la vérité catholique, fruit d’une grâce du Saint-Esprit (qui finit par l’amener à la profession entière de la vérité) alliée à un génie naturel de perception et d’expression.
   Car, il faut le dire à ceux qui ne le connaissent pas, Chesterton se situe (apparemment) dans la drôlerie, l’humour, la boutade. Ses formules vous explosent à la figure, elles vous font sourire ou rire selon les cas. Pourtant, elles se fichent en vous comme la pointe d’une flèche que vous ne pouvez plus retirer, car leur auteur y atteint une vérité doctrinale ou psychologique tout à fait stupéfiante.
Des formules éclairantes
   C’est dire le plaisir qu’on a ressenti à parcourir le petit livre de Golonka sur les rapports (littéraires) de Chesterton avec le protestantisme. Malgré quelques maladresses dans le français (l’auteur est Polonais, même s’il vit en France depuis de longues années et y a fait ses études), l’exposé est très agréable, mais aussi méthodique (ce qui est toujours étonnant pour un auteur aussi naturellement fantaisiste). On révise grâce à lui l’histoire, la doctrine et la psychologie du protestantisme, mais surtout on y goûte les citations de Chesterton qui en font l’intérêt principal.
   Finissons donc la présentation de ce court mais agréable ouvrage en y relevant une formule éclairante de Chesterton (tirée d’Orthodoxie) que l’on ne présente habituellement qu’en abrégé, et qui touche au coeur le désastre religieux et humain que fut la prétendue Réforme : « Le monde moderne n’est pas mauvais : à certains égards, il est bien trop bon. Il est rempli de vertus féroces et gâchées. Lorsqu’un dispositif religieux est brisé (comme le fut le christianisme pendant la Réforme), ce ne sont pas seulement les vices qui sont libérés. Les vices sont en effet libérés, et ils errent de par le monde en faisant des ravages ; mais les vertus le sont aussi, et elles errent plus férocement encore en faisant des ravages plus terribles. Le monde moderne est saturé de vieilles vertus chrétiennes virant à la folie. Elles ont viré à la folie parce qu’on les a isolées les unes des autres et qu’elles errent indépendamment dans la solitude. »
Jacques Breil

978-2-37271-119-7
37 Produits

Fiche technique

Couverture
rigide
Date de parution
avril 2019
Dimensions
13 x 20,5 cm
Pages
126
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