Bernanos, un sacerdoce de l'écriture
Abbé Claude Barthe
L’univers de Georges Bernanos (1888-1948) peut paraître démodé à l’heure de la décoloration du christianisme. Et pourtant, ses figures de prêtres gardent un étrange pouvoir de fascination sur les nouvelles générations... Les études ici présentées proposent une lecture méditative de l’oeuvre de Bernanos constamment arrimée aux trouvailles stylistiques de l’écrivain...
Préface de Claude Barthe
L’univers de Georges Bernanos (1888-1948) peut paraître démodé à l’heure de la décoloration du christianisme. Et pourtant, ses figures de prêtres gardent un étrange pouvoir de fascination sur les nouvelles générations. Nimbés d’élégance aristocratique, leur aisance à se mouvoir au sein de tous les milieux sociaux, leur langue française superbe d’exactitude et de distinction, ils témoignent d’une doctrine demeurée étonnamment prosélyte. Ce sont eux, avec les curés de campagne, qui suscitent et accompagnent les saints de Bernanos, ces fleurs délicates (Chantal) ou troublantes (Donissan) du roman moderne même si le mal y règne, jusqu’à l’angoisse.
Les études ici présentées proposent une lecture méditative de l’œuvre de Bernanos constamment arrimée aux trouvailles stylistiques de l’écrivain. À côté de la comparaison des faux jumeaux que constituent Sous le soleil de Satan et Le soulier de satin, Dominique Millet-Gérard aborde les écrits du journaliste de combat au service de la vérité. Aux récits hagiographiques mis en perspective de ceux de Huysmans ou de Mauriac s’ajoute la contribution de Claude Barthe à la psychologie surnaturelle de personnages hantés par la peur. Ils sont comme le démontre Émilie Bonnet les représentants d’une « esthétique théologique du Samedi saint » en attente de la « fécondité du chaos ».
Quant à leur spiritualité typiquement carmélitaine, Philippe Richard conclut qu’elle trouve sens et salut dans l’oraison thérésienne. C’est donc bien dans ce compagnonnage du laïc et du prêtre que Bernanos transfigure en sacerdoce les aléas de la vie intérieure en berger toujours actuel de l’espérance chrétienne.
Les auteurs
Professeur de littérature française à la Sorbonne, Dominique Millet-Gérard s’attache à la mise en évidence des rapports entre esthétique et spiritualité.
Avec Émilie Bonnet et Philippe Richard fins connaisseurs de l’œuvre du cardinal Urs von Balthasar, l’abbé Claude Barthe, directeur des Cahiers du roseau d’or, elle a réalisé cette étude sans équivalent consacrée au sacerdoce de l’écriture bernanosien.
Dans la presse
Lecture et tradition, n°381-382, novembre-décembre 2009
Les études présentées dans ce recueil unissent l’étude spirituelle et le travail stylistique dans leurs rapports intimes. Citons, de Madame Millet-Gérard, L’hagiographie littéraire autour de François Mauriac (Huysmans, Bernanos…) et le travail de l’abbé Barthe, Bernanos, la peur ou l’insondable de Dieu.
Pour les passionnés de Bernanos et des écrivains catholiques de la première moitié du XXe siècle.
Lucien Daubainveau
Fiche technique
- Couverture
- souple
- Date de parution
- mars 2009
- Dimensions
- 16 x 24 cm
- Pages
- 134