Le rapport Sauvé : une manipulation ?
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Le rapport Sauvé : une manipulation ?

Père Michel Viot

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Démythifier la controverse du rapport Sauvé.

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Père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels.

   Aucun homme, aucune femme de bonne volonté ne pourra en disconvenir : les abus sexuels sont toujours un drame, et la lourdeur de ce crime est aggravée quand il est commis par une personne tenue d’incarner une autorité humaine, morale et spirituelle.
   Au cours de l’automne 2021, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE) a provoqué un raz de marée médiatique qui a soulevé d’intenses émotions dans l’opinion publique.
   Méthodologie douteuse, habile usage de l’outil médiatique, chiffres fantaisistes, arrière-fonds idéologiques très orientés, grands flottements théologiques et juridiques, anachronismes notoires, mise au pilori des voix qui émettaient des réserves sur son contenu : la commision fut, de fait, indépendante, elle ne fut certainement pas neutre.
   Comme le dit l’adage, « les paroles volent, les écrits restent », l’heure est donc venue d’oser démythifier ce rapport très controversé.

   Le Père Michel VIOT, qui fut évêque luthérien de Paris et ancien dignitaire de la GLNF, seule obédience maçonnique régulière en France, fonctions abandonnées depuis 2000 et 2001, est membre de la pastorale diocésaine des funérailles du diocèse de Paris et prêtre coopérateur à Notre-Dame de Lourdes.
   Yohan PICQUART, écrivain et professeur de lettres, a publié de nombreux ouvrages consacrés aux questions spirituelles et religieuses, dont plusieurs livres-entretiens avec d’éminentes personnalités du monde ecclésiastique, tels Henri Madelin ou le cardinal Albert Vanhoye.
   Paul DEHEUVELS, agrégé de mathématiques et professeur de statistiques, membre de l’Institut (Académie des sciences), a publié plus de 160 articles scientifiques et dirigé plus d’une centaine de thèses. Membre étranger de la Real Academia de ciencias de Madrid et de plusieurs instituts de renommée internationale, il a enseigné à l’université Columbia de New York et est actuellement professeur émérite à la Sorbonne (Sorbonne Université).

Revue de Presse


Présent, samedi 11 juin 2022

Le père Michel Viot et Yohan Picquart osent commenter un rapport manifestement devenu tabou : le « rapport Sauvé », de la Ciase, sur les abus sexuels dans l'Église. Tant et si bien qu'ils se voient contraints de demander une protection policière pour assurer leurs conférences sur le sujet... ce qui tend à prouver qu'ils touchent juste.

Avez-vous été méfiant d'emblée sur le principe de ce rapport, ou est-ce en le décortiquant que les failles vous sont apparues ?

    Nous avons dès le début, en 2018, salué cette mise en place du rapport qui nous a semblé nécessaire, et qui, nous l'espérions, allait permettre de faire la lumière sur le phénomène des abus dans l'Église pour mieux le comprendre et améliorer sa prévention. Mais, très rapidement, un certain nombre d'étrangetés et de failles nous sont apparues. Plus nous avons décortiqué le sujet, plus ces failles ont – malheureusement – été confirmées.

Les évêques n'avaient-ils pas les moyens de mener eux-mêmes leur enquête ?

    Certainement pas tous, et nous songeons aux petits diocèses en particulier. Mais même pour les moyens et grands diocèses cela fait difficulté. Vous savez que nous avons de plus en plus de mal à trouver des bénévoles dans l’Église, et à cette difficulté s'ajoutait celle de la compétence, le sujet à traiter n'étant pas des plus faciles. Enfin, il est toujours enrichissant de s'entourer de compétences extérieures à l'Église. Nous n'avons rien à redire sur le principe. Mais s'entourer de compétences extérieures ne revient pas à faire une confiance « aveugle » à une équipe, certes indépendante, mais qui a rapidement montré son absence de neutralité et d'objectivité sur le sujet qui lui avait été confié. Rien que le choix de Mme Bajos (lnserm) aurait dû constituer un signal, comme le recours à un cabinet de conseil spécialisé pour les politiques, Influence et Stratégie.

Vous parlez d'« arrière-fonds idéologiques très orientés » dans ce rapport. À quoi faites-vous allusion ?

    À la lecture des CV et/ou des interventions des membres de la commission et des personnes auditionnées, nous découvrons que, parmi les catholiques qui y sont présents, beaucoup appartiennent essentiellement à un mouvement « très à gauche » ou « ultra-moderniste », très antiromain, marginal mais bruyant dans l'Église, qui a d'ailleurs été condamné par l'ensemble de nos derniers papes. D'autres personnalités (nous pensons ici évidemment en premier lieu à plusieurs membres de l'équipe de l'Inserm, un des « poumons » qui a irrigué l'ensemble du dossier) ont ouvertement fait part de leur hostilité envers l’Église catholique. S'il y a sans doute au sein de cette commission des personnes rigoureuses, il apparaît dès les premières auditions qu'il y a eu, très rapidement, une réelle absence d'objectivité et que le sujet a été l'objet d'un parti pris idéologique à sens unique. Cela a évidemment eu un effet considérable sur les recommandations finales et sur l'opinion publique, toujours très impressionnable. Cela a surtout eu pour triste effet de rendre inaudibles les remarquables contributions que le cardinal Ratzinger, puis le pape Benoît XVI, avait apportées à la compréhension et la prévention du phénomène.

Que pensez-vous de la réaction des médias dominants lors de sa parution ?

    Le mot « raz de marée » semble convenir le mieux. Un tsunami inattendu, à sens unique et aux effets incontrôlables. Nous avons pu découvrir, par la suite, que ce « coup médiatique » avait été minutieusement préparé, puisque la directrice du cabinet de conseil de la Ciase s'en est publiquement félicitée. Cet emballement médiatique a rapidement néantisé toute possibilité d'émettre des réserves sur le contenu des travaux de la commission, ces textes ayant davantage de valeur qu'un cinquième Évangile, puisqu'on accepte l'exégèse historico-critique pour les quatre premiers, pas pour le rapport Sauvé !

Selon vous, la commission a-t-elle débordé du cadre qui lui a été attribué et s'est-elle permis des recommandations impossibles à défendre théologiquement ?

    Oui. C'est ce que nous prenons le soin de développer longuement dans l'ouvrage. Et nous démontrons, textes à l'appui, que la commission, lorsqu'elle se réfère à Vatican II ou au pape François pour défendre ses positions, s'aventure dans un « prélèvement » très hasardeux, isolant ces textes de leurs contextes et ignorant bien d'autres paroles du Magistère qui ne vont pas dans leur sens. La remise en cause du secret de la confession, tout comme le caractère sacré du sacerdoce faisant agir le prêtre « in persona Christi capitis » constituent des signes de remise en cause de la nature même de l'Église, parfaitement inacceptables.

En quoi le mot « systémique », employé par la commission, est-il particulièrement maladroit ?

    Il est pire que maladroit parce qu'il jette une ombre sur ce qui a été institué par Jésus-Christ, et qui a reçu de Lui et de ses Apôtres ses règles. C'est pourquoi, si l'on parle de « systémique », c'est à l'ensemble de la société qu'il serait nécessaire de l'appliquer. La commission commet un anachronisme notable en mélangeant plusieurs époques et manières d'appréhender un phénomène. Le pape François lui-même a souligné, en parlant de la Ciase, cette erreur fondamentale : « Quand on fait ce genre d'étude, on doit être attentif à l'interprétation que l'on en fait. Quand on le fait sur un temps si long, il y a le risque de confondre la façon de comprendre les problèmes d'il y a 70 ans avec celle d'aujourd'hui. Je veux dire simplement ceci : par principe une situation doit toujours être interprétée avec l'herméneutique de l'époque, pas de la nôtre. » De plus, une question se pose : comment peut-on reprocher à l'Église de faire silence sur des abus alors que le rapport reconnaît lui-même qu'elle n'était au courant que de 4 % d'entre eux ?

Quelles traces risque de laisser un tel rapport ?

     Si un certain nombre de catholiques pratiquants ont su faire la part des choses, d'autres sont prisonniers d'amalgames qui n'ont pas lieu d'exister. Dans certaines provinces ecclésiastiques, une hystérie collective anticléricale, parfois même anticatholique, qui n'est pas sans nous faire penser aux grandes chasses aux sorcières de la Renaissance, s'est emparée des esprits. Et cela ne peut que nuire à toute campagne d'évangélisation et de sensibilisation aux nécessaires vocations. Et ce rapport a aussi éteint la voix prophétique de l'Église, qui n'ose plus se prononcer. Récemment aucune voix officielle n'a critiqué l'allongement des délais d'avortement à 14 semaines.

Vous faites allusion par deux fois à la demande de M. Sauvé de venir s’expliquer à l'émission du « Club des Hommes en noir ». Vous a-t-il convaincu ? ("Question adressée personnellement à Michel Viot".)

    J'ai fortement regretté qu'il n'ait pas pu y avoir de réel débat contradictoire : M. Sauvé ayant, de fait, monopolisé la parole pendant les trois quarts de l'émission, nous n'avons eu, Mme Smits et moi-même, plus qu'un quart du temps de parole à nous partager. Certes, il maîtrisait bien son sujet. Mais son intervention ressembla beaucoup à une intervention de « politicien » : il a su dévier intelligemment, quand cela l'arrangeait, pour développer des idées qui n'étaient pas en rapport direct avec la question posée, et il a ainsi malheureusement omis de répondre complètement à certaines questions. Ce procédé, ajouté au problème du temps, a empêché de poser d'autres questions et tout débat réel.
Propos recueillis par Anne le Pape

Le libre Journal de Radio Courtoisie du 7 mai 2022

https://www.radiocourtoisie.fr/2022/05/08/libre-journal-de-lumiere-de-lesperance-du-7-mai-2022-examen-critique-du-rapport-sauve/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=libre-journal-de-lumiere-de-lesperance-du-7-mai-2022-examen-critique-du-rapport-sauve

Site internet Golias, par Frédéric Gain

https://www.golias-editions.fr/2022/06/16/le-rapport-sauve-une-manipulation-ed-via-romana-le-chesnay-2022/

978-2-37271-213-2
26 Produits

Fiche technique

Couverture
souple
Date de parution
mai 2022
Dimensions
13,5 x 20,5 cm
Pages
158
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