Louis XIV
Louis Bertrand
Préface du professeur Jean-Paul Clément
Avertissement de Daniel Heck
Postface de Paul Bourget, de l'Académie française
Encore un ouvrage sur Louis XIV, va-t-on dire… Exact, mais celui-ci se distingue de tous les autres ! Il fut en effet le premier à tirer le grand roi de l’oubli où avaient voulu le reléguer depuis deux cents ans les historiens officiels français, gardiens de l’orthodoxie jacobine, en répandant sur lui et son œuvre une « légende noire ».
C’est à ce déjà « historiquement correct » que va s’attaquer, non sans courage, Louis Bertrand en 1923, dans un ouvrage au succès retentissant (avec cent onze rééditions, il figura encore dans Le Livre de poche historique jusque dans les années 1960).
Il le fit avec une surprenante originalité, en étudiant la personnalité du roi, ses traits de caractère, afin d’en tracer un portrait permettant d’éclairer et de comprendre son œuvre comme sa vie, dont il expose les traits les plus marquants.
Le premier, en effet, Bertrand décrit Louis XIV de manière complète, « de l’intérieur », comme l’a si bien vu François Bluche. Cette technique, il l’avait mise en œuvre dès 1913 dans son remarquable Saint Augustin, puis en 1927 dans Sainte Thérèse d’Avila, ce qui en assura le succès considérable.
La profondeur de l’analyse psychologique jointe à l’élégance et à la limpidité du style contribuèrent à son éclatante réussite. Ses successeurs lui doivent beaucoup : il avait ouvert la voie.
Le succès grandissant des études contemporaines consacrées à Louis XIV prouve la justesse prémonitoire de la démarche de Louis Bertrand. Il explique aussi le nouveau regard que lui portent avec une certaine fierté (et un peu de nostalgie, peut-être) les Français d’aujourd’hui. Louis Bertrand y est pour beaucoup. Comment ne pas lui en être reconnaissant ?
Louis Bertrand (1866-1941), écrivain original et puissant, Lorrain d’origine, Normalien des plus brillants, succédera à Maurice Barrès sous la Coupole en 1925. Découvrant l’Algérie comme jeune professeur en 1891, il en fait l’une de ses principales sources d’inspiration (Le Sang des races, 1891 ; Pépète le bien-aimé, 1904), devenant le père de l’« algérianisme » (qui, plus tard, inspirera Albert Camus). Face à l’islam, il revient vers le christianisme, d’où son Saint Augustin (1913), Sanguis martyrum (1918) le roman des premiers martyrs chrétiens de l’Afrique du Nord romaine, puis Sainte Thérèse d’Avila (1927), ces trois ouvrages tout récemment réédités par Via Romana.
Son éclatant Louis XIV (1923) réhabilite le grand roi et ouvre la voie à de nombreux successeurs. Avec Mademoiselle de Jessincourt (1911), grand roman de mœurs, il peut rivaliser avec Gustave Flaubert dont il se veut le disciple fidèle.
Louis Bertrand est un grand écrivain français, un peu oublié, mais qu’on redécouvre avec un rare plaisir.
Du même auteur :
Saint Augustin
Sainte Thérèse d'Avila
Sanguis martyrum
Autour de Louis Bertrand :
Regards sur la vie et l'oeuvre de Louis Bertrand
Dans la presse
Famille Chrétienne, n°2131, semaine du 24 au 30 novembre 2018
Heureuse idée que cette réédition du beau livre de Louis Bertrand sur Louis le Grand. Le célèbre académicien écrivit cette biographie en 1923, qui connut alors un succès retentissant. Succès mérité: l’auteur, qui entend contre-battre la légende noire de Louis XIV, y décrit un roi organisateur de la France moderne, un roi bâtisseur qui embellit la France, un roi aux guerres incessantes, indispensables selon lui – point discutable – pour préserver l’intégrité du territoire, un roi chrétien enfin, doté de «la foi du charbonnier».
C’est de l’intérieur que l’écrivain envisage son personnage, avec une grande pénétration psychologique. À cela s’ajoute une langue claire et limpide, qui font de ce livre un vrai bonheur de lecture.
Charles-Henri d’Andigné
L'écho des Vosges, 27 décembre 2018
Louis XIV est la réédition du fameux livre de 1923, œuvre du Meusien Louis Bertrand (1866-1941) trop oublié. Né à Spincourt, il était d'une famille originaire de Briey. Il connut trois guerres franco-allemandes. Républicain, il se convertit à la monarchie et au catholicisme en 1906. Il succède à Barrès à l'Académie française vingt ans plus tard. Il aimait passionnément la Lorraine et l'Algérie, découverte en 1891. Sa biographie du Roi Soleil est présentée par son arrière petit cousin vosgien Daniel Heck, président fondateur du cercle des amis de Louis Bertrand. La préface est signée par le professeur Jean-Paul Clément. La postface est le texte de 1923 de l'académicien Paul Bourget (1852-1935). Ceux qui ont "une sorte de fureur à calomnier la France" seront déçus par cette biographie psychologique solaire d'un personnage hors du commun, vu de l'intérieur, et qui gouverna et fit notre pays pendant plus de cinquante ans.
Marcel Cordier
Fiche technique
- Couverture
- souple
- Date de parution
- juin 2018
- Dimensions
- 13,5 x 20,5 cm
- Pages
- 378