Jonas, ou le désir absent
Abbé Guillaume de Tanoüarn
Moderne dans le refus de Dieu, moderne dans la révolte, moderne dans la dépression, moderne aussi dans l’intégrisme paradoxal, Jonas constitue l’archétype le plus pur des désenchantements de l’homme moderne. Comment Jonas, muré dans son rêve éveillé, nous ressemble-t-il ? Comment apparaît-il incapable de donner forme à son désir ?
L’histoire de Jonas, dans la Bible, évoque la miséricorde d’un Dieu qui se rend proche de tous ceux qui le cherchent. Moderne dans le refus de Dieu, moderne dans la révolte, moderne dans la dépression, moderne aussi dans l’intégrisme paradoxal, Jonas constitue l’archétype le plus pur des désenchantements de l’homme moderne.
Comment Jonas, muré dans son rêve éveillé, nous ressemble-t-il ? Comment apparaît-il incapable de donner forme à son désir ?
Voici une méditation de ce « signe de Jonas », signe dont le Christ a parlé dans l’Évangile, un parcours à travers les Écritures, la philosophie, la psychologie pour desserrer les verrous du cœur et ouvrir grand les ailes de l’âme.
Né en 1962, docteur en philosophie, Guillaume de Tanoüarn est prêtre et membre de l’Institut du Bon Pasteur. Directeur du Centre Saint-Paul à Paris et de la revue Objections, il est l’auteur d’une thèse sur le cardinal Cajétan (1469-1534) parue au Cerf en 2009.
Autres ouvrages du même auteur : cliquer ici.
Dans la presse
Blog de Bernard Antony, 21 avril 2009
Entretien avec l’abbé de Tanoüarn filmé en mai 2009 (site Claripolis)
Aletheia, n°140, avril 2009
L’abbé de Tanoüarn est un écrivain abondant, surprenant parfois par ses références à la littérature classique ou contemporaine. Sa façon d’écrire et d’aborder les problèmes le rapproche plus d’un Balthasar que des grands représentants de l’École romaine de théologie (un abbé Berto ou un abbé Lefèvre jadis, un Mgr Piolanti hier, un Mgr Gherardini aujourd’hui).
Son dernier livre ne déroge pas à sa manière de conduire son lecteur sur des chemins originaux. C’est une lecture accompagnée du livre biblique de Jonas.
Le prologue (« Mon apocalypse du désir ») est un clin d’œil à Boutang, non nommé, et les démonstrations n’en sont pas, pourquoi ne pas le dire, toujours convaincantes. Après la satisfaction du désir, il ne resterait « rien » : que la « satisfaction », l’« autoréalisation ». On pourrait en débattre.
Mais le fond du livre est ailleurs. Il est dans la lecture des aventures de Jonas comme un enseignement sur l’absence de désir. C’est « un manque de confiance en Dieu qui pourrit la vie de Jonas et qui en fait un fugitif et un vagabond sur la terre » (p. 43-44). Puis, au milieu de la tempête, il va s’offrir « en un sacrifice propitiatoire, en un sacrifice capable d’apaiser le Dieu tout-puissant ». Ce sacrifice le sauve. Mais sa mission ne fait que commencer. Il doit appeler les Ninivites à la pénitence.
Les pages de l’abbé de Tanoüarn sur l’universalisme de l’appel de Dieu et sur l’universalisme du salut sont belles et réconfortantes. « Dieu a une volonté d’amour qui tient compte du moindre Bien accompli. Dieu se reconnaît, Lui l’auteur de tout bien, dans le plus petit élan vers le bien. Si c’est un élan sincère ».
Yves Chiron
La Nef, n°205, juin 2009
[...] En cela Jonas ou le désir absent est un ouvrage particulièrement édifiant dont l’humilité, qui caractérise mieux que quoi que ce soit d’autre les véritables maîtres-livres, n’a pour autre but que d’appeler chacun à débronzer son cœur afin de déployer le souffle de ce petit organe cardinal au for secret de l’Amour. Bref, un livre essentiel, non seulement à lire mais surtout à méditer.
Rémi Lélian
L’Homme nouveau, n°1447, 6 juin 2009
C’est par un clin d’œil à Pierre Boutang que l’abbé Guillaume de Tanoüarn se lance dans cette réflexion sur Jonas et la signification de cette histoire rapportée par les Saintes Écritures. À vrai dire, le sous-titre du livre « le désir absent » étonne quelque peu le lecteur qui s’attendrait à entrer dans une exégèse classique. C’est pourquoi il recourt autant à la théologie qu’à la philosophie et à la psychologie pour scruter cet étranger récit biblique. Plus que Jonas, c’est, en effet, l’homme contemporain qui intéresse l’auteur et s’il se réfère à Jonas, qui a malgré tout des choses à dire, c’est pour mieux répondre aux besoins d’une humanité blessée et qui a la prétention de l’ignorer. « Jonas, écrit l’auteur dans son épilogue, n’a pas envie de Dieu. » Son désir s’est éteint définitivement par refus de Dieu et de sa miséricorde. On trouve là effectivement un archétype de l’homme moderne, perdu dans son désenchantement et qui ouvre la porte à ce que l’auteur appelle l’intégrisme de Jonas. Pour Guillaume de Tanoüarn, c’est clair : il faut retrouver d’urgence le désir.
Stephen Vallet
Valeurs actuelles, 2 juillet 2009
« Tout désir est une illusion, mais les choses sont ainsi disposées qu’on ne voit l’inanité du désir qu’après qu’il est assouvi », écrit Renan. Puisque le désir humain n’a d’autre but que sa satisfaction, c’est-à-dire son anéantissement, le secret pour éviter la désillusion est-il, comme le préconise Épictète, « la destruction du désir » ? Au contraire, répond Guillaume de Tanoüarn, il importe de « sauver le désir », car l’absence de désir, c’est la mort. Pour y échapper, il faut reconnaître le sens spirituel de notre existence, qui seul « exauce le désir en l’exhaussant ». L’auteur le démontre avec un détour inattendu par le Livre de Jonas, le plus passionnant peut-être de ceux de l’Ancien Testament parce que celui qui préfigure le mieux le Nouveau. Il décrit Jonas comme un homme accablé par l’absence de désir, qui met l’essentiel de son énergie à fuir sa grâce essentielle. D’une certaine façon, il est semblable à ces hommes de Ninive à qui Dieu l’envoie prêcher et qui ne savent pas « leur droite de leur gauche ».N’est-ce pas là le cas aussi de beaucoup de nos contemporains, fermés au désir métaphysique ?
Laurent Dandrieu
Fiche technique
- Couverture
- souple
- Date de parution
- mars 2009
- Dimensions
- 13.5 x 20.5 cm
- Pages
- 112