Combattants français en Palestine : 1917-1918
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Combattants français en Palestine : 1917-1918

Denis Chevignard

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   La France a toujours tourné ses regards vers la Terre Sainte et n’a pas hésité à y engager ses armes lorsqu’elle l’estimait nécessaire, y compris après que la Révolution a remis en question les raisons religieuses intimes et profondes de ses liens avec ce berceau de la Foi.
   La guerre de 1914-1918 n’allait pas manquer d’entraîner des changements importants dans cette région puisque les Ottomans, alliés des puissances de l’Axe, dénoncèrent dès le début du conflit les Capitulations qui, depuis François Ier, permettaient à la France d’exercer sur cette région une forte influence et de protéger les chrétiens d’Orient.
   Présente en Égypte, sur laquelle elle exerçait un protectorat depuis 1882, la Grande-Bretagne profita du contexte pour y ouvrir un front destiné à renforcer ses intérêts, et à y retenir les troupes turques, que renforçaient des contingents allemands et autrichiens. Ainsi fut constitué le corps expéditionnaire britannique, dont le commandement fut confié au général Edmund Allenby.
   Davantage préoccupé par le front occidental et le front d’Orient, le gouvernement français décida, malgré tout, en 1917, d’engager des troupes en Palestine. Elles furent intégrées dans le corps expéditionnaire anglais. C’est l’histoire de ce détachement français, commandé par le colonel Jean Philpin de Piépape, qui est retracée dans cet ouvrage pour en conserver le souvenir et rendre à ses hommes un légitime hommage.

   Docteur en histoire de Sorbonne-Université, Denis Chevignard est un passionné des relations entre la France et le Moyen-Orient, où il a vécu pendant deux ans et demi.

Dans la Presse

L’Homme Nouveau, numéro 1765, 27 août 2022

   En pénétrant à Jérusalem en avril 1917 à la tête du détachement français de Palestine, le colonel Jean Philpin de Piépape prenait en quelque sorte une revanche sur l’histoire. La France n’avait plus mis les pieds à Jérusalem depuis sa défaite face à Saladin en 1187, même si elle bénéficiait d’une influence sur une partie du Levant, acquise par les Capitulations signées entre François Ier et le sultan Soliman le Magnifique en 1536, traité qui lui conférait le rôle de protectrice des chrétiens d’Orient.
   Cette situation attisait la jalousie des Anglais qui surent profiter de la chute de l’empire Ottoman pour intégrer les soldats français dans leur propre corps expéditionnaire.
   Cet épisode est inclus dans la présentation du contexte géopolitique proche-oriental de la Première Guerre mondiale, où l’effacement turc s’accompagne de l’émergence du panarabisme et du sionisme.
   Malgré bien des difficultés et des humiliations, décrites en détail par Denis Chevignard, docteur en histoire, la France parvint à rouvrir les écoles catholiques à Jérusalem mais elle dut céder à la Grande-Bretagne le mandat sur la Palestine auquel elle pensait avoir droit.
Annie Laurent

Politique Magazine, n° 215, juillet-août 2022

    Les Français ont foulé toutes les terres de la planète. Les Britanniques aussi, qui jouissent du décolonialisme quand nous connaissons la repentance. Simplement, ces derniers ont davantage étudié leurs équipées au Levant, quand nous semblons comme sur la retenue. Denis Chevignard vient fort heureusement partiellement combler ces lacunes avec son Combattants français en Palestine : 1917-1918, chez Via Romana. Qui se souvenait en effet que le 11 décembre 1917, alors que le général britannique Edmund Allenby faisait son entrée en arme dans Jérusalem, il était flanqué du colonel Jean Philpin de Piépape, premier gaulois à faire son entrée en armes dans la ville depuis qu'elle avait chuté aux mains de Saladin le 2 octobre 1187 ?
    Les tranchées étaient encore béantes quand Lyautey et Briand, vers Noël 1916, furent convaincus qu'il fallait s'élancer au Proche Orient afin de ne pas l'abandonner à Londres. Des troupes qui jouèrent un rôle essentiel pour soutenir la crédibilité de François Georges-Picot, nommé Haut-Commissaire en Palestine en avril 1917, et dont l'histoire a retenu l'amour des tracés. La France partait de loin, le traité des capitulations avait été dénoncé par la Sublime Porte le 9 septembre 1914 et Paris ne bénéficiait pas de la clarté stratégique anglaise dans la région : sionisme et pétrole. Pire, Guillaume II avait effectué un voyage retentissant vers l'Oronte en 1898. Les volontaires de SOS chrétiens d'Orient qui observent Héliopolis, l'imposante Baalbeck, s'arrêtent parfois dans l'exposition photographique qui clôt la visite et éparpille les clichés du Teuton, passablement fasciné par les lieux.
    Denis Chevignard décrit malicieusement le caractère britannique : « Ce fut tout le jeu subtil de la diplomatie britannique de chercher par tous les moyens à atteindre ses seuls objectifs ; en s'attirant les bonnes grâces des différents alliés potentiels dans cette région, sans trop s'engager en leur laissant miroiter des contreparties parfois antagonistes, qui se révélèrent à posteriori des duperies. » On appelle cela le fair-play, outre-Manche.
    Fidèle à ses usages, la France avait sabordé l'un de ses meilleurs atouts. La dissolution et l'expulsion des congrégations avaient évidemment abîmé une partie du lien ancestral avec les terres bibliques. Difficile de faire jeu égal avec le corps expéditionnaire britannique, d'ailleurs : ils furent 140 000 Britanniques pour à peine 2 000 Français. Le nom de nos troupes fut cependant glorieux. Qui ne rêve pas en entendant « Détachement français en Palestine » ? Parmi eux, nombre de chrétiens d'Orient : la légion arménienne, qui avait tant d'horreurs à venger, mais aussi des chrétiens syriaques de Turquie et d'Irak, et d'autres communautés encore. Ils obtinrent que Paris renforçât les troupes, atteignant les 7 000 hommes, en février 1918, quand la métropole sentit qu'il y avait quelque prestige à tirer du sacrifice des soldats débarqués à Port-Saïd une année plus tôt. Raid de Jaffa, suivant l'entrée dans Beyrouth le 20 octobre, obtention de la Cilicie et de la Syrie, après l'armistice avec les Turcs, l'héroïsme de cette troupe ouvrit une page d'histoire dont la mémoire et les conséquences dictent la vie orientale encore aujourd'hui. Les barbares de l'Organisation État islamique n'avaient-ils d'ailleurs pas scénarisé leur renversement de la ligne Sykes-Picot ?
    Qui se souvient des hommes tombés aux côtés de la légion arménienne ? Qui se souvient des frères des martyrs des déportations ottomanes embrassant notre drapeau pour honorer leurs défunts ? Nous aurions bien tort de nous repentir d'avoir aimé ces gens-là...
Charles de Meyer, Président de SOS Chrétiens d’Orient.

 
978-2-37271-178-4
46 Produits

Fiche technique

Couverture
souple
Date de parution
avril 2022
Dimensions
13,5 x 20,5 cm
Pages
98 + cahier photos de 8 p.
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