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Méditations sur la Messe

Abbé Guillaume de Tanoüarn

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   La messe est le sommet du culte catholique et, trop souvent, catholique de culture, on passe à côté. Si on considère cette cérémonie comme ennuyeuse, c’est qu’on la réduit à un service religieux, sans chercher plus loin. Au mieux, on aura essayé d’en rationnaliser le contenu, en en faisant un simple repas collectif ou un mémorial purement symbolique.
   Dans ces Méditations sur la messe, Guillaume de Tanoüarn propose une autre perspective, celle que nous apportent les siècles. La messe est un mystère, une réalité cachée, instituée par le Christ, qu’il faut chercher à mettre au jour. Ceci est mon corps, ceci est mon sang. La messe est une initiation à l’amour par le sacrifice.
   De ce sacrifice de Jésus sur la Croix, nous sommes rendus participants. La messe ajoute « ce qui manque à la passion du Christ », notre propre participation active à son sacrifice. Nous exprimons à chaque messe le mystère de l’amour de Dieu qui nous donne l’exemple, et nous laisse, en guise de testament, le moyen de participer à son amour.
   Mystère de foi, l’eucharistie comme sacrifice est dans le même élan un mystère d’amour qui change nos vies.

   Prêtre de l’Institut du Bon Pasteur et fondateur du Centre Saint-Paul en 2005,  Guillaume de Tanoüarn est docteur en philosophie. Il a notamment publié Jonas ou le désir absent chez Via Romana en 2009 et Le Prix de la fraternité chez Tallandier en 2018.

Dans la presse

Valeurs actuelles, 20 mai 2021

Fidèle.
l'auteur est prêtre catholique et le sacrifice de la messe est le cœur même de sa vie, « l'anticipation sacramentelle de la vie éternelle ». Ces 73 méditations, du signe de la croix introductif jusqu'à la bénédiction finale, sont autant de stations dans le déroulement d'un mystère, tel que le présente ce qu'on appelle "la forme extraordinaire du rite romain", soit la forme de la liturgie non allégée par le concile. Entre cent autres, on retiendra la définition moderne que donne l'auteur du sacrilège eucharistique : « le manque de conscience de notre indignité ».
Philippe Barthelet

La Nef, n° 336, mai 2021

   Qu’y a-t-il de plus urgent que la messe? Rien, bien entendu, et ce n’est pas aux lecteurs de La Nef qu’on l’apprendra. Mais le merveilleux abbé de Tanoüarn vient nous le rappeler à propos, dans un petit ouvrage (1) – rédigé dit-il durant le premier confinement, justement l’époque où nous autres fidèles étions privés du saint sacrifice, situation inique qui a heureusement depuis été abolie –, où pas à pas, dans de courts chapitres qui furent originellement des « posts de blog », il guide son lecteur au sein du sublime labyrinthe de la sainte liturgie (envisagée sous la forme extraordinaire du rite romain). Lecture historique, exégétique, mystique tout à la fois, qui éclaire d’un jour neuf cette messe que toujours l’on croit connaître, et dont toujours la richesse infinie nous apparaît neuve.
   Au-delà de passages magnifiques, notamment sur le sacrifice humain et divin lu à travers saint Thomas d’Aquin, un point particulier peut nous frapper et faire l’objet de quelques humbles réflexions ici. Ce point est l’Ite missa est dont l’abbé de Tanoüarn constate que l’origine demeure mystérieuse, le terme missa étant un hapax, c’est-à-dire qu’on ne le trouve jamais employé ainsi en latin, sinon chez les chrétiens. Se demandant avec certains auteurs si on pourrait le rapprocher de l’hébreu missah qui désigne précisément le sacrifice, il insiste surtout, avec Florus de Lyon, « diacre savant du IXe siècle », sur le sens d’envoi que ce mot peut revêtir, envoi en mission précisément. Bien évidemment, ce sens est classique et connu :  ais le prend-on réellement au sérieux? Aujourd’hui, en tout cas, dans la France contemporaine, combien de catholiques sont-ils vraiment en mission quand ils sortent de la messe ?
   Cette question aux apparences naïves, ne l’est pas tant que ça, croyons-nous : bien entendu, les frontières de l’Église qui sont celles de l’amour, ne dépendent pas de nous, en tout qu’elle est divine et que nous sommes les serviteurs inutiles de Dieu. Mais justement, nous sommes tout de même des serviteurs, sinon à qui irions-nous et à quoi servirions-nous ? Et il importe immensément pour le salut des âmes et aussi pour le salut du monde que nous déployions tous nos efforts à la mission, c’est-à-dire à la conversion, c’est-à-dire à la messe, c’est-à-dire au seul et unique sacrifice. Et si nous regardons autour de nous, sans que ce soit la faute de personne en particulier, sauf notre paresse et notre indolence, le « Français périphérique», bref le pauvre, l’abandonné de nos banlieues et de nos campagnes, qui parfois vit encore en face d’un étrange monument de vieilles pierres surmonté d’une tour et d’une croix, sait-il encore que ça s’appelle une église et à quoi ça sert?
   Sait-il encore qui est tout simplement Jésus, qu’au mieux il doit prendre pour un prophète comme un autre, ou confondre avec Bouddha? Ce Français dont tout autour de lui, jusqu’à son nom de famille, jusqu’au nom de la rivière voisine ou du rond-point devant la grande surface où il va faire ses courses, dont tout, donc, ne parle que de saints catholiques, que de la Vierge Marie, que du Christ sauveur, a par notre négligence tout oublié. Et avec son âme se délitent sa famille, son pays, puis l’humanité entière. Parce que nous autres les « missionnés » sommes confits dans nos petits intérieurs, souvent bourgeois, dans notre transmission qui se limite trop souvent à notre milieu social ; parce que nous sommes, sans le vouloir explicitement bien sûr, devenus une sorte d’Église des purs, des lettrés, une Église d’entre-soi. Plus que jamais, on demande des saint Martin, des saint Vincent de Paul, des saint Dominique, des curés d’Ars.
Jacques de Guillebon

Le salon beige, 16 mai 2021

   Prêtre de l’Institut du Bon Pasteur et fondateur du Centre Saint-Paul, l’abbé Guillaume de Tanoüarn, docteur en philosophie, vient de publier quelques Méditations sur la messe, 73 pour être précis, reprises de son Metablog. La messe est une initiation à l’amour par le sacrifice. Méditant sur la forme extraordinaire, l’abbé de Tanoüarn aborde l’offertoire, qui a été au coeur des polémiques suite à la réforme liturgique du pape Paul VI :

Avec cet offertoire, nous entrons dans le coeur de la liturgie latine, mais nous y entrons, semble-t-il, sur un malentendu à propos de la nature de cette prière. Pourquoi ce malentendu : c’est une longue histoire…
Disons d’abord que cet offertoire est fait de prières plus récentes que le vénérable canon, dont les prières centrales sont traçables jusqu’au IV ème siècle (le De sacramentis de saint Ambroise) et, pour certains remonteraient au début du IIème siècle. L’offertoire, lui, est “récent” ; dans le langage de l’Eglise, cela signifie qu’il renvoie à des “séries d’oraison”, remontant au IXème ou au Xème, avec une maturation de plusieurs siècles jusqu’au coeur du Moyen âge.
Les experts, dans les années 60, au moment où est né le “nouveau” rite, ont semblé découvrir le caractère tardif de cette prière. Ils se sont montrés défavorablement impressionnés par cette “nouveauté médiévale” et ont cherché à revenir à l’antique, c’est-à-dire à la “secrète”, prière qui aujourd’hui conclut l’offertoire. Voilà ce qui est vraiment antique, remontant pour le moins au pape saint Grégoire le Grand (mort en 610). Voilà qui exprime la présentation des dons : ça on sait ce que c’est. On sait avec quelle solennité, dans certaines liturgies anciennes, cette présentation des dons est opérée au cours d’une procession que marque le chant de l’offertoire. La nouvelle liturgie entend retrouver cet esprit de la présentation des dons : dans les meilleures paroisses, on porte les paniers de quêtes en triomphe jusqu’au choeur…
Le choix liturgique de l’Eglise romaine avait été tout autre. Pour elle, l’offertoire ne renvoie pas à une artificielle présentation des dons (ce que l’on appelle aujourd’hui le pain, fruit de la terre et du travail des hommes, le vin fruit de la vigne et du même travail des hommes), mais à une offrande de soi-même, dans la perspective du renouvellement du sacrifice du Christ : c’est à nouveau à la première personne du singulier (ce que nous avons appelé déjà : “le sujet partagé” le “moi distributif”) que le prêtre, à voix basse – accompagné à sa manière par chaque fidèle, qui peut lire les oraisons ou trouver tel autre mode personnel de prière, ne serait-ce que ce silence liturgique sur lequel nous allons revenir – dit son propre sacrifice intérieur et la manière dont il l’offre à Dieu pour ses innombrables péchés : “Recevez Père saint, Dieu Tout puissant et éternel, cette hostie immaculée que moi votre indigne serviteur, je vous noffre à vous mon Dieu, vivant et vrai pour mes innombrables péchés et offenses et négligences…”.
Moi et Vous : quelle beauté, cette relation à Dieu sur un pied d’égalité, j’oserais dire comme le Christ parlant à son Père dans la prière sacerdotale (Jean XVII) ! Certains érudits parlent d’une anticipation sacrificielle ; le mot me semble mal choisi. Rien n’est “anticipé” dans ce dialogue, entre moi (le prêtre c’est-à-dire ici aussi le baptisé) et Vous mon Dieu vivant et vrai. Avant d’offrir le sacrifice du Seigneur selon son commandement explicite (“vous ferez cela en mémoire de moi”) le prêtre  s’offre lui-même et se purifie par le rite du lavabo. Il va prendre dans ses mains indignes le corps et le sang du Seigneur. De façon absolument opportune et non anticipée, il se purifie au préalable, en offranr son propre sacrifice, comme tous ceux qui offrent le sacrifice d’eux-mêmes avec lui, avant qu’ils ne communient au sacrifice du Seigneur…
C’est le grand changement opéré dans la liturgie post-conciliaire par des experts qui avaient une vision archaïsante et historiciste de la liturgie. Au lieu d’accueillir la tradition vivante de leur Eglise romaine, et ces magnifiques oraisons sacrificielles, ils ne les ont pas comprises, ils ont en ce point sciemment rompu avec cette tradition vivante et ils ont été chercher d’autres liturgies, plus anciennes, en l’occurrence antérieures au christianisme, et théologiquement forcément moins expressives, que la liturgie romaine traditionnelle, quitte à créer de toutes pièces les paroles du Nouvel offertoire, reconstitution purement moderne d’un rite de bénédiction, la berakoth juive.
Pour faire bonne mesure dans la disqualification de l’ancien offertoire, beaucoup de savants auto-proclamés, répétant des augures comme le Père Josef Andreas Jungmann, ont accusé ce texte de faire double-emploi. L’offertoire pour eux est un doublon de la consécration. Pourquoi ? Parce qu’il est sacrificiel comme elle. Dans les années 60, des revues liturgiques comme La Maison Dieu utilisent à longueur de temps ces expressions, absurdes, comme nous venons de le voir, mais qui légitimaient la grande aspiration à la réforme, c’est-à-dire à tout changer. Je me souviens du moment où j’ai redécouvert la messe traditionnelle, et où, lisant le Père Roguet et son best seller (à l’époque) sur la messe, dans lequel je découvrais ce mauvais procès fait à l’offertoire traditionnel, je me disais simplement en moi même : mais justement je les aime beaucoup moi ces prières qui font doublon… – Pourquoi ? -Parce qu’elles ne font pas doublon justement. […]

   Voici un autre extrait, sur la communion du prêtre :

Mgr Wintzer déclarait récemment : “Le prêtre n’est pas un homme sacré. L’évêque non plus. Nous sommes des personnes qui ont été appelées pour un service, pour une mission” (RCF 8 mars 2019 cité par Cyril Farret d’Astié, Essai sur les 50 ans du missel de Paul VI p. 176).
C’est vrai ; Mgr Wintzer a en partie raison sur le service, mais il a tort sur le sacré. Le prêtre doit obéissance à l’Eglise car par sa fonction vis-à-vis des sacrements, il construit l’Eglise. Il est ministre au service de ceux qui ont besoin de ses services. Son rôle n’a rien d’original ou de personnel, il doit s’effacer pour donner les sacrements ou les laisser donner par un autre prêtre. Mais c’est bien lui qui les donne, c’est lui qui a pouvoir de consacrer le pain et le vin et de pardonner les péchés au nom du Seigneur, c’est lui qui baptise de façon ordinaire (lui ou le diacre), c’est lui qui bénit les mariages en en validant les deux ministres (lui ou le diacre), c’est lui qui donne le sacrement des malades comme le stipule l’épitre de saint Jacques en son chapitre 5, et quel rôle d’accompagner les fidèles jusqu’à la mort ! Mais ces rôles du prêtre, ces différentes fonctions, il ne les remplit que parce qu’au nom du Seigneur, il accomplit son sacrifice “pour la rémission des péchés”. Avant même d’appartenir à une structure, si sainte soit-elle, le prêtre est ainsi vraiment l’homme de la messe, come l’avait bien compris Mgr Lefebvre : c’est l’homme qui vit ce qu’il célèbre : Imitamini quod tractatis ! Imitez ce que vous faites a-t-il entendu le jour de son ordination. Vivez ce sacrifice que vous portez dans vos mains. Communiez y, ou pour parler comme l’Ecole française de spiritualité : soyez en état de communion. Qu’à tout instant on puisse dire : sa générosité est celle du Christ. Elle nous fait penser au Christ.
Ainsi le prêtre, communiant au Christ, n’est pas un simple instrument. La conception instrumentale du sacerdoce, en vogue dans les années 50, est insuffisante. Il est l’homme qui vit le sacrifice du Christ, en communiant chaque fois qu’il le célèbre à ce sacrifice auquel il s’identifie. Ainsi peut-on dire qu’il n’est pas seulement instrument, mais aussi continuateur de Jésus Christ, achevant son sacrifice (“ce qui manque à la passion du Christ” dit saint Paul), en l’accomplissant jusque dans sa personne. C’est en ce sens que l’on peut comprendre le célibat du prêtre du point de vue spirituel. Le prêtre ne prie pas seulement avec des mots, il prie avec sa vie offerte en union et continuation de l’offrande du Christ. Le célibat est une participation, une communion au sacrifice du Christ. En ce sens chaque prêtre ajoute quelque chose à Jésus Christ, dans la manière particulière (unique) qu’il a de le vivre ou de communier à son mystère.
Vous me direz : ce que j’écris là est valable pour tout laïc : c’est vrai. Mais pour le prêtre cela vient de son office. Non pas d’une grâce particulière qui peut toucher effectivement n’importe quelle âme, mais cela vient de ce qu’il est et de ce qu’il ne peut pas perdre : le caractère ineffaçable par lequel il est uni, par lequel il communie fraternellement au Christ. Il n’a pas besoin de se poser des questions ; comme prêtre, communiant au Christ ex officio, il est dans sa lumière et ne peut en sortir que par effraction.
On peut aussi penser que c’est pour cela que, dans la tradition catholique, seul le prêtre communie sous les deux espèces du corps et du sang du Christ. Il est seul le communiant par excellence, alter Christus, sa communion au Christ est non seulement son être même (comme on peut le dire de n’importe quel bon chrétien), mais sa fonction sacrificielle (officium dit Cajétan), fonction qui le définit pour le temps et pour l’éternité.
Michel Janva

978-2-37271-176-0

Fiche technique

Couverture
souple
Date de parution
avril 2021
Dimensions
10 x 16 cm
Pages
328
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