L'accord de Metz, ou pourquoi notre mère fut muette
Jean Madiran
Le 16 janvier 1963, un journal communiste révèle l’existence d’un accord secret par lequel l’Église catholique prit l’engagement d’aucune attaque contre le communisme au Concile Vatican II afin d’obtenir que l’URSS y laisse venir des représentants de l’Église orthodoxe russe.
Pour les questions temporelles, la référence officielle de la Hiérarchie catholique demeure la constitution conciliaire Gaudium et spes pastoralement entachée par la décision, consécutive à l’accord de Metz, d’ignorer le communisme, donnant ainsi l’exemple et imposant la consigne de ne plus le critiquer. Un tel désarmement intellectuel face au marxisme-léninisme a-t-il durablement débilité la pensée, l’action, les institutions catholiques ?
Il aura fallu la profonde connaissance du communisme qu’était celle de Jean-Paul II pour y mettre un terme.
Depuis la fondation de la revue Itinéraires en 1956, Jean Madiran s’attache à défendre le magistère romain le plus traditionnel. Ses ripostes aux dérives liturgiques exégétiques et catéchétiques de l’après-concile en ont fait l’un des témoins les plus éminents et les plus lus de la vie de l’Église au XXe siècle.
Sommaire. Avant le propos d’un laïc catholique. I. Le piège œcuménique. II. Comment on a su. III. La double hardiesse de Jean XXIII. IV. Persistance et extension de l’accord de Metz. V. Paul VI, le pape de l’accord de Metz. VI. Jean-Paul II et la délivrance. Épilogue : 2006. Annexe : Marx dans le missel
Dans la presse
L’Homme Nouveau magazine, n°1394, 28 avril 2007
[…]Dans ce nouveau livre, modeste par la taille et de ce fait accessible facilement, il revient sur un épisode trop méconnu des catholiques français et habituellement oublié des historiens, le silence du concile Vatican II sur le communisme.
À plus de quarante ans de distance, alors que, dégagée de sa réception immédiate, l’histoire de Vatican II peut vraiment commencer, il reste effectivement étonnant que pas un mot n’ait été prononcé sur ce fléau moderne.
[…]La raison est ailleurs, comme l’explique avec pédagogie et précision Jean Madiran. Elle se situe dans un accord tenu secret, celui passé entre Mgr Nicodème, représentant de l’Église orthodoxe russe et à ce titre membre du KGB […], et le cardinal Tisserant.
Clause de l’accord: l’absence de condamnation du communisme contre la présence de représentants d’orthodoxes russes au Concile. De fait, le Concile ne traite pas du communisme. De fait, en raison de la décision de Jean XXIII, il s’est interdit toute condamnation. Jean Madiran dissèque avec l’art consommé du chirurgien le processus d’étouffement interne. Il explique également comment, avec Jean-Paul II, l’Église va sortir de cette situation et comment Moscou, comprenant son erreur de jugement sur le pape polonais, décidera de le supprimer physiquement après l’avoir lynché médiatiquement.L’Église n’est pas sortie indemne de cette histoire. On ne se tait pas impunément sur un tel fléau. La fascination d’une partie du catholicisme pour le communisme s’explique aussi ainsi. En août 2006, le cardinal Glemp révélera que l’entourage même de Jean-Paul II était infiltré. On connaît la suite…
Si toutes les pages de ce livre sont intéressantes, on lira avec beaucoup d’attention le premier chapitre qui mérite vraiment d’être médité. Au-delà de l’histoire expliquée dans le reste du livre, ce premier chapitre tire des leçons capitales pour le laïcat catholique aujourd’hui.
Philippe Maxence
Una Voce, n°253, mars-avril 2007
Enfin, nous savons, clairement et précisément pourquoi le concile Vatican II, concile pastoral et non doctrinal, s’est abstenu de toute condamnation du communisme qualifié par Pie XII « d’intrinsèquement pervers… » au paragraphe 57 de Divini Redemptionis.[…]
Ce n’est que l’année suivante qu’un journal soviétique fit état de cet accord de Metz. Les conditions de Mgr Nicodème avaient été acceptées. On en devine les conséquences… Aborder les problèmes essentiels sans parler du communisme, qui devient le tabou du concile c’est un peu se moquer du monde !
Pourquoi les négociations de Metz sont-elles restées aussi secrètes ? Quelles ont été les réactions des catholiques ? Quelles seront les conséquences de cet accord ? Comment les orthodoxes sous le joug de l’État soviétique ont-ils pris la chose ? On ne peut oublier l’affaire Pax, les mises en garde inutiles du cardinal Wyszynski exprimées à l’épiscopat français, lui montrant comment – sous couleur de « progressisme » – l’appareil communiste infiltrait en France « un réseau policier chargé de noyauter et d’asservir l’Église », comment elle va se trouver désarmée devant l’hérésie du XXe siècle. Après avoir, comme Pie XI, souligné que toute collaboration avec le communisme était chose impossible, l’Église changerait-elle d’avis ?
À la lecture de ces pages, on mesurera certaines responsabilités, on verra que certains ont réagi en vain, et Jean Madiran peut écrire : « Durant le pontificat de Paul VI, l’autorité morale qui dit au monde la vérité sur le communisme, ce n’est pas Rome, c’est Soljenitsyne. » Parmi les conséquences, les suites du voyage de Jean-Paul II en Pologne qui se traduiront par l’attentat de la place Saint-Pierre, le 13 mai 1981. et puis ne verra-t-on pas, vingt ans après l’accord de Metz, le nom de Karl Marx, « le représentant le plus connu de l’athéisme moderne », entrer dans le Nouveau Missel des dimanches « celui de 1983 rédigé en 1982).
L’étude de Jean Madiran est assortie de nombreuses pièces à conviction. Les lecteurs qui s’instruiront beaucoup en lisant ce petit volume verront que les sujets de repentance ne manquent pas pour ceux qui s’en font trop souvent les champions et que bien des catholiques ont été les victimes de leurs mensonges et de leur silence (« Pourquoi notre Mère fut muette ») et d’une véritable imposture.
Jacques Dhaussy
La Nef, n°180, mars 2007
Cette très brève étude de Jean Madiran soulève un problème grave qu’il faudra bien que les historiens examinent très sérieusement : un accord secret aurait été passé entre des représentants de l’Église catholique et de l’Église orthodoxe russe dans le but de permettre à des observateurs orthodoxes russes d’être présents au concile Vatican II, en échange de quoi Rome se serait engagée à ne pas condamner le communisme lors du concile. […] À l’heure où la Pologne est touchée par le passé « collaborationniste » de certains de ses prêtres avec le communisme, Jean Madiran soulève un sujet épineux sur lequel l’Église aurait tout intérêt à faire la pleine lumière.
Patrick Kervinec
Catholica, printemps 2007
Jean Madiran, en reproduisant tous les documents accessibles, enquête de manière précise sur un aspect qui ne fut pas mineur dans le déroulement de Vatican II : son refus de condamner le communisme. […]
C.B.
Le Mascaret, n° 284, janvier 2007
La dernière livraison de Jean Madiran dans son livre L’Accord de Metz ou pourquoi notre Mère fut muette aux éditions Via Romana est lumineuse comme tous ses écrits depuis des décennies. Avec sa précision et sa logique bien connues entre les mailles desquelles les plus pervers ne sauront passer, Jean Madiran nous explique et démontre pourquoi et comment le Concile Vatican II n’a pas voulu condamner le communisme aux 200 millions de morts.
Le pape Benoît XVI nous a invités à une herméneutique de ce que dit le concile, Jean Madiran nous invite à une interprétation de ce que le texte ne dit pas…
Aletheia, n° 103, 13 janvier 2007
[…]Durant le concile Vatican II, plusieurs évêques, ignorant l’Accord de Metz, demanderont la condamnation du communisme. Il y a eu, notamment, en 1965 une pétition signée par quelque 450 évêques (parmi lesquels 13 français) ; la pétition sera « égarée » suffisamment longtemps pour ne pouvoir être prise en compte.
Chaque chapitre du livre de Jean Madiran est suivi de « Notes techniques » et de « Documents » qui viennent apporter la preuve de la démonstration. On peut légitimement mettre au compte de « l’esprit du Concile » cette non-condamnation du communisme, même si « l’esprit du Concile » ce fut bien d’autres choses, négatives ou positives. Cette non-condamnation favorisa une non-résistance au communisme.
L’affaire Wielgus est l’illustration non d’une connivence idéologique mais d’une faiblesse face à ce que Pie XI appelait le caractère « intrinsèquement pervers » du communisme.
Yves Chiron
Fiche technique
- Couverture
- souple
- Date de parution
- janvier 2007
- Dimensions
- 13.5 x 20.5 cm
- Pages
- 75