Petit dictionnaire des idées mal reçues
Ghislain de Diesbach
Prix Renaissance 2009
Avec le sens aigu de la formule chic et choc, et le beau style qui le caractérise, Ghislain de Diesbach, en héritier de Voltaire, nous invite à cueillir les fruits acidulés de son jardin des lettres. De A comme... Abrutissement, Amour ou Aide Humanitaire à Z comme... Zidane, Zen, Zac...
Avec le sens aigu de la formule chic et choc, et le beau style qui le caractérise, Ghislain de Diesbach, en héritier de Voltaire, nous invite à cueillir les fruits acidulés de son jardin des lettres. De A comme... Abrutissement, Amour ou Aide Humanitaire à Z comme... Zidane, Zen, ZAC...
Historien renommé, biographe et essayiste, l’auteur a publié une vingtaine d’ouvrages dont une biographie de Marcel Proust qui lui valut le Grand Prix de la Biographie de l’Académie française. Voici son premier dictionnaire de gentilhomme excentrique.
Dans la presse
Ghislain de Diesbach interrogé par Christopher Gérard en janvier 2008
Nouvelle Revue d’Histoire, n° 33, novembre – décembre 2007
Sur le mode caustique, ce Petit Dictionnaire est un miroir inversé de notre temps. Il en pointe les ridicules et les manies. Reportez-vous par exemple au mot « Psychanalyse ». De la réponse, on peut extraire cette conclusion : « En prétendant explorer les zones inconnues de l’esprit, les psychanalystes ont détruit l’homme, ainsi que des exploiteurs forcenés détruisent les forêts en Amazonie. Il faut laisser les consciences en friche. » Passons maintenant à la définition du couple « Gauche et droite » : « Il existe en France actuellement deux grands partis de gauche, dont l’un s’appelle la droite. » Accrochez vos ceintures pour la définition du syndrome Louis XVI : « Perversion de l’esprit chrétien consistant à aimer son ennemi plus que soi et à lui céder pour la raison qu’étant contre vous, il est forcément supérieur à vous moralement. » Agréablement provocateur Diesbach ajoute : « À défaut d’avoir un grand caractère et de la volonté, il faut du moins de la frivolité. Louis XVI en a manqué, ce qui l’a mené à l’échafaud. » Diesbach venge tous ceux que submerge la marée douceâtre des conventions.
Pauline Lecomte
La Nef, n° 187, novembre 2007
Il y a tout à craindre de telles entreprises qui tournent facilement à la banalité et à l’ennui. Avec ce Petit dictionnaire, nulle crainte de rencontrer ces écueils. Le livre surprend d’emblée par sa liberté de ton et par la qualité de la réflexion. Certes, il choquera à l’évidence les esprits habitués au robinet d’eau tiède que nous déversent les médias en guise de pensée. Il pourra aussi agacer par le côté cynique ou désabusé de certaines propos (« Le véritable amour est une trêve entre deux égoïsmes », « En amour, comme en politique, il y a des appétits plutôt que des sentiments ou des convictions », « La France d’aujourd’hui : des gouvernants sans scrupule et des sujets sans civisme »). Ici, notre auteur ne prend pas de détour pour combattre le « politiquement correct » et cela apporte finalement un véritable ballon d’oxygène qui fait du bien. Ses propos sont souvent très réactionnaires, marqués par un humour grinçant, mais il faut reconnaître qu’ils visent juste assez souvent, comme sur la grève, sur la gauche et la droite (« Il existe en France actuellement deux grands partis de gauche, dont l’un s’appelle la droite »), la France (« La France est un pays où l’on a longtemps pensé comme à Moscou, mais en voulant vivre comme aux États-Unis »…
Patrick Kervinec
Le Figaro Magazine, 05 novembre 2007
Ghislain de Diesbach est historien et biographe. Il s’était signalé, il y a trente ans, par une Histoire de l’émigration, qui reste une référence inégalée. Ses portraits de madame de Staël, de Proust, de Chateaubriand ou de l’abbé Mugnier sont de grands livres. Il est aussi, ce que savent ceux qui l’ont approché, un moraliste au sens où on l’entendait autrefois : sur son époque, il porte un regard sans indulgence, faculté critique qui se nourrit d’un franc-parler redoutable. Cet esprit libre dévoile aujourd’hui ses pensées avec un recueil d’aphorismes où il pourfend les travers du temps. Politique ou littérature, mœurs ou religion, idées ou société, les entrées de ce dictionnaire permettent à la causticité de l’auteur de s’exercer dans tous les domaines, jusqu’à l’excès s’il le faut. La liberté ? «Le droit de se choisir un maître.» Le mariage ? «L’état intermittent entre deux divorces.» Le carême ? «Le ramadan des chrétiens.» La gauche et la droite ? «Il existe en France actuellement deux grands partis de gauche, ironise Ghislain de Diesbach, dont l’un s’appelle la droite.» On aimerait donner tort à cet ouvrage si peu conformiste. Malheureusement, c’est rarement possible.
Bon.
Jean Sévillia
Politique magazine, n° 56, octobre 2007
C’est un plaisir. Il est bon à prendre. Diesbach, l’historien tout en finesse, le biographe distingué, nuancé et subtil, se révèle en fait – ce que l’on savait – un bretteur et qui connaît son monde. Il a la plume qu’il faut pour ferrailler contre toutes les sottises qui font vivre tous les sots de notre temps, les sots savants et les sots ignorants, les premiers étant, comme le remarquait déjà Molière, plus sots que les seconds. L’escrime est aussi rapide qu’élégante et il allonge la botte toujours au bon endroit. C’est qu’il convient de faire vite pour pointer toutes les sottises de A à Z qui prospèrent dans l’univers mental et moral de notre lourde, vilaine et inculte République. Diesbach comme tous les bons esprits qui ont de l’esprit – ce qui devient rare –, n’est pas républicain pour un sou. Incompatibilité d’humeur ! Tout ce fatras d’idées qui encombre la société française, excite son ironie comme il y a deux cents ans déjà ce même fatras excitait la verve d’un Rivarol ou d’un Mirabeau-Tonneau. Hélas, le ridicule ne tue plus chez le peuple qui se vantait d’être le plus spirituel de la terre. « Ridicule, dit-il, ne tue plus, et depuis longtemps, car sans cela le pays serait singulièrement dépeuplé. » Cependant comment rester dupe de cette société dite démocratique qui accumule tous les vices en les ornant des plus hypocrites privilèges ? Il est temps d’arracher les masques. Diesbach s’en donne à cœur joie. Et nous, avec lui !
H. de C.
Le Figaro, lundi 24 septembre 2007
Le dictionnaire des idées reçues est devenu un cliché contemporain pour fustiger les idées des autres, tenues pour conformistes ou ridicules. Voilà pourquoi Ghislain de Diesbach a entrepris un Petit Dictionnaire des idées mal reçues. Homme du meilleur monde, l’auteur sait recevoir et s’il accueille mal quelques niaiseries d’aujourd’hui, il a ses raisons. Qu’il a longtemps gardées pour lui. Ou partagées avec un petit cercle de happy few, qui savourait une verve nourrie aux bons auteurs et polie dans les salons proustiens. Les voici exposées au plus grand nombre. Esprits frileux s’abstenir. Diesbach n’en finit pas de relever avec M. Teste que la bêtise fait des progrès. Ainsi, il note avec drôlerie la résurrection du mot « bouffon » éteint avec le dernier roi fainéant. Il s’étonne encore que le taux de suicide des Français ait chuté entre 1940 et 1945 et regrimpé ensuite comme si l’épreuve commune avait renforcé le goût de vivre. Il se demande si la fin de la domesticité n’a pas appauvri la littérature, en la privant des amours ancillaires et autres vengeances de fils du régisseur. Amateur d’aphorismes, il cisèle ses formules : « C’est une grande force que de ne pas avoir été jeune à vingt ans car on n’a pas eu des opinions qu’il faut renier à quarante. » Diesbach, c’est Léautaud par la noirceur, Rivarol par la clarté et Marcel Aymé par ce refus du confort intellectuel, cette terrible épidémie moderne et contagieuse. Mais foin de comparaison, Diesbach, c’est Diesbach.
Etienne de Montety
Fiche technique
- Couverture
- souple
- Date de parution
- septembre 2007
- Dimensions
- 16.5 x 24 cm
- Pages
- 180